Vois la lumière ardente
Du soleil tropical
Sur la mer aveuglante
Tendre son trait brutal…
La futaie immobile,
Egoïste à midi
De son ombre, est hostile.
Le roseau se raidit
Le volcan se profile
Sur le ciel de satin
Et des bœufs, vont, en file,
Boire au marais lointain.
Le plumeau du palmiste
Ne brasse plus le vent ;
Il jalonne la piste
Où Roussit le chiendent.
Tout se tait, nulle haleine
Ne s’exhale, ou la peine
Leur a brisé la voix.
Mais sur la cime verte
D’un fier corossolier
Ton refrain monte, alerte,
Chante, beau sucrier !
À mon coeur qui t’écoute
Veux-tu donner ta voix ?
Petit oiseau, la route
Est longue devant moi !
La route est longue, longue
Sous le soleil de feu.
Ma route est longue, longue,
Mais ton ciel est si bleu !