Moi qui croyais te connaître de Penny Hancock

De quoi ça parle ? Qui connaissez-vous le mieux ? Votre plus vieille amie ? Votre enfant ? Ou bien vous-même ?

Holly participe activement à la sensibilisation des jeunes sur le thème du consentement sexuel. Par principe, elle prend le parti des victimes. Avec férocité. Mais quand son fils est accusé de viol par la fille de sa meilleure amie, elle prend sa défense, persuadée qu'il n'est pas coupable. Pendant ce temps, Julia doit venir en aide à sa fille de treize ans, traumatisée et peut-être enceinte.

Tandis que les deux mères tentent de comprendre sur quoi se fonde l'accusation sans impliquer la police, d'autres secrets bien gardés refont surface. Toutes leurs certitudes s'effondrent et leur amitié menace de voler en éclats. Quand l'un des adolescents disparaît, l'histoire prend un tour plus sombre encore. À qui peuvent-elles vraiment se fier ?

Mon avis :

C'est une histoire que je pourrais définir comme " collant aux bottes ". La vie a l'air parfaite en surface et quand un événement extérieur fait éclater cette perfection, le château de cartes s'écroule. Cette histoire me faisait très envie, trouvant son résumé intrigant. Le consentement sexuel est un postulat de base. Mais la confrontation entre la théorie et la réalité des faits n'est pas si simple. C'est un récit qui m'a beaucoup fait réfléchir et que j'ai trouvé très bien mené.

Comme toute femme, je suis profondément attachée au consentement sexuel. C'est un principe avec lequel je ne veux même pas discuter. Mais je suis également une mère et imaginer que mon fils puisse violer une jeune fille de 13 ans, qu'il connait depuis sa plus tendre enfance, c'est inconcevable ! C'est bien le sujet du livre de Penny Hancock. Holly est confrontée à cette situation quand Julia, sa meilleure amie, lui apprend que sa fille accuse le fils d'Holly de viol. Quelques jours plus tard, on apprend qu'en plus elle est enceinte. Les deux mères sont d'accord pour régler cette affaire sans impliquer la police. Mais la disparition de Saul, le violeur supposé, le lendemain, remet tout en question.

L'accusation de viol est grave et de par son métier Holly aurait dû être du côté de la victime. Or le prétendu violeur n'est autre que son fils. Holly se trouve confrontée à la réalité des situations qu'elle a l'habitude de gérer de l'extérieur. Cette affaire la touche au plus près. La victime n'est autre que sa filleule et la mère, sa meilleure amie. L'auteure nous plonge dans une atmosphère étouffante et pratiquement inextricable. En effet, chacun des protagonistes est confronté aux conséquences de ces allégations. Les parents de la victime doivent gérer l'état de santé et d'esprit de leur fille. Le père, notamment doit contrôler sa colère, qui est à son paroxysme en apprenant la nouvelle. Holly, elle, renie tous ses principes et défend bec et ongles son fils. C'est tout un village qui va être impliqué, surtout à partir du moment où Saul va disparaître. La suspicion va gagner tout le monde. L'auteure nous plonge dans les pires travers de l'humanité : doutes, délation, jalousie, méchanceté, lâcheté. C'est un panel assez large que nous livre Penny Hancock. Elle le rend d'autant plus réel qu'elle alterne le point de vue à chaque chapitre. On a tour à tour la situation vécue par Holly et Julia. C'est une amitié qui semblait avoir des fondations solides entretenue par des années qui vole en éclats devant nos yeux en quelques minutes. Le texte est très prenant, parfois dérangeant parce que je me suis mise à la place de chacun des personnages. Je ne vous dévoilerai évidemment pas la fin mais elle est à hauteur du reste du texte. J'ai beaucoup apprécié la lecture et dois saluer la maîtrise de l'auteure dans son texte dramatique.