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L’Expresso – La Sortie de l’usine Lumière à Lyon (1895)

Par Le7cafe @le7cafe

Fête du Court-Métrage, jour 7 : l’invention du cinéma.

Bonjour Billy et bienvenue au 7ème Café ! Du 13 au 19 mars, la France organise la Fête du Court-Métrage, un évènement national à la portée internationale qui a pour but de faire découvrir ou redécouvrir le format court. Plus de 190 films, 4000 lieux et 35 villes partenaires, des animations, des projections, des débats… Pour tout savoir et connaître ce qui se passe près de chez toi, je t’invite à aller visiter le site officiel : https://www.lafeteducourt.com/. Pour nous, ça va être l’occasion de faire un petit tour chez les moins de 30 minutes : 7 jours, 7 courts, 7 genres et styles différents. Et pour le dernier jour de cette célébration nationale, on va effectuer un retour aux sources vers la révolution du 7ème Art : voici La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, le premier film de cinéma !

On termine par le commencement. Logique, non ? Voilà là où notre histoire débute, le jour sans lequel Fauve, 89 mm d’écart, Smash and Grab, Rakka, Planet ∞ et Le Voyage à Travers l’Impossible, sans parler du 7ème Café lui-même, n’auraient jamais existé. Le 28 décembre 1895, il y a pas moins de 124 ans, là, au Salon Indien du Grand Café situé au 14, boulevard des Capucines dans le 9ème arrondissement de Paris, les frères Lumière viennent d’inventer le cinéma.

La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon partage en réalité son statut de pionnier avec 9 autres films, présentés en même temps, que tu pourras retrouver en fin de cet article, mais puisque c’est lui le n°1, c’est dans les faits lui le premier court-métrage Lumière de l’Histoire du Cinéma. D’ailleurs, il est bon de rappeler que le célébrissime L’Arrivée d’un Train en Gare de La Ciotat ne faisait pas partie de ces 10 premiers films et n’a été présenté qu’un mois plus tard, en janvier 1896.

Il existe trois versions du film, dont deux sont présentées dans la vidéo ci-dessus, mais qui gardent toutes le même sujet : les ouvriers de l’usine d’Auguste et Louis Lumière qui sortent du boulot. Enfin « qui sortent du boulot », c’est vite dit, puisqu’en réalité le film a été tourné un dimanche après la messe, mais bref. Les hommes et les femmes s’agitent, les chiens et les voitures à chevaux quittent l’usine, les portes se referment. Ça n’a l’air de rien, mais ce film est pourtant fondamental à bien des égards, c’est la première scène de vie tournée au cinématographe, ce qui est déjà énorme, mais c’est surtout la première projection publique payante d’un film en prises de vue réelles sur grand écran que l’Histoire a retenue.

Et puisqu’on aborde le sujet, il convient de remettre les pendules à l’heure. Non, le 7ème Art n’est pas une invention française. Voilà, maintenant que tu es blessé dans ton orgueil – et moi aussi – on peut continuer. En réalité, c’est le fameux Thomas Edison qui a inventé le film dès 1891, et certains historiens remontent même un peu plus loin avec des pré-films constitués de séries de photographies prises à très court délai qui, si elles avaient été réunies, auraient formé des films à proprement parler. Sauf que la grosse, la gigantesque erreur d’Edison a été de faire du film une expérience égoïste, qui se regardait individuellement à l’aide de son kinétoscope. À côté de ça, un certain Émile Reynaud – Français, lui – invente le concept de dessin animé en 1892 en projetant rudimentairement ses images peintes à l’aide d’un système semblable à une lanterne magique (les lampes avec des images qui tournent autour).

Le coup de génie de nos Lulus, ça va être de réunir les deux idées : projeter des films sur grand écran. À l’aide de leur invention, le cinématographe, qui fait office à la fois de caméra et de vidéoprojecteur, Auguste et Louis vont se mettre à filmer des courtes scènes et à les présenter au public, créant ainsi le cinéma tel qu’on le connaît aujourd’hui, l’Art de montrer les images en mouvement dans une salle. Ce sera un gros coup dur (certes, momentané, mais tout de même) pour Edison, qui jusqu’alors ne voyait pas l’intérêt des projections pour plusieurs personnes, et un encore plus gros coup dur pour Reynaud dont le Théâtre Optique ne faisait clairement pas le poids face au cinématographe. La foule se bousculera pendant plus d’un an pour assister aux projections ; à peine une semaine après le 28 décembre, on voyait déjà plus de 120 mètres de file d’attente devant le Salon. Les Lumière avaient gagné la course de la technique.

La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon ne vaut pas tant pour lui-même que pour ce qu’il représente. Certes, les Lumière n’ont pas créé le concept de film, ni celui de projection, ni d’ailleurs su tirer profit totalement de leur technique au delà de leurs premiers succès – chose dont se chargeront Georges Méliès, Edwin S. Porter ou encore un peu plus tard D. W. Griffith – mais ils ont bel et bien initié le cinéma, et le 7ème Art ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans eux.

Alors merci, Auguste et Louis. Merci.

https://i1.wp.com/www.pariscinemaregion.fr/wp-content/uploads/2016/08/freres-lumiere-programme-1895.jpg
10 films. La naissance d’un Art tout entier.

— Arthur


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