Cela faisait un petit moment que j’attendais de pouvoir, enfin, découvrir Crushing, et le plaisir dès la première écoute aura été immédiat !
Pour son second album, l’artiste originaire de Melbourne précise qu’il est né de ses deux années de tournée (aux côtés de Mitski, Andy Shauf ou Calexico) tout en étant dans une relation, et se sentant alors comme n’ayant jamais de place pour elle, sa tête emplie de craintes et comme si son corps n’était qu’une chose fonctionnelle lui permettant d’aller d’un point A à un point B. Pour elle, l’écriture de ses dix nouvelles chansons aura été comme relier ces deux points.
On comprend alors immédiatement le sens très personnel des premiers titres de « Body » ou « Head alone » pour Julia Jacklin, mais le reste de chansons ne le sera pas moins, avec notamment pour la première fois un morceau incluant du piano (« When the family flies in »). Une chose est certaine à l’écoute de Crushing : elle s’impose, déjà, comme une très grande artiste (auteure, compositrice, chanteuse et musicienne).
Elle l’avoue elle-même, elle aurait pu utiliser davantage la métaphore pour cacher un peu la vulnérabilité qui se dégage de ses textes ; mais elle a vécu trop de bouleversements, ou simplement de changements pour avoir envie de le faire. Peut-être pas très loin de cette fameuse « maturité » qu’on a coutume de citer, je pense plus logiquement que l’Australienne a atteint cette aisance qui lui permet d’assumer ce qu’elle fait avec la plus grande assurance nécessaire.
Musicalement, Crushing est un pur moment de bonheur, un livre-ouvert dont chaque nouvelle écoute ressemblerait à un nouveau chapitre d’une même œuvre. Humble et grandiose à la fois !
(in heepro.wordpress.com, le 20/03/2019)
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