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« The mule » de Clint Eastwood

Publié le 23 mars 2019 par Paulo Lobo
« The mule » de Clint Eastwood

Il faut aimer Clint Eastwood et avoir suivi tous les films qu’il nous offre depuis tant d’années, pour être touché et même subjugué par cette oeuvre testamentaire. Il y est question bien sûr de vieillesse, mais d’une vieillesse lumineuse, malicieuse et ouverte au monde. Clint Eastwood s’amuse à déjouer tous les clichés qui lui collent à la peau : « vous pensez que je suis réactionnaire, c’est peut-être vrai, d’ailleurs je vous livre plusieurs exemples de comportement et langage pas très politiquement corrects ... mais mon monde est en train de finir, et maintenant c’est vous qui menez la barque. »

Le film surprend par sa narration libre et sereine, l’histoire prend son temps et fait pas mal de digressions, exactement comme ce vieux papy qui s’arrête quand il en a envie et qui fait de l’humour même avec les narcos. Certes, il est un peu donneur de leçons, sans en avoir l’air, sans insister, les choses qu’il raconte sont plutôt des commentaires sur sa propre vie, sur tout ce qu’il a raté, sur les êtres aimés qu’il a négligés. Le film est élégamment mis en scène, avec une très belle photographie, pleine de tonus et de cadres élargis. Clint filme les personnages et se filme lui-même avec beaucoup d’empathie, même les méchants sont croqués avec une certaine tendresse.

Parsemé d’humour et d’émotion de bout en bout, The mule est un beau film, sans aigreur ni colère. Il m’a beaucoup fait penser à « The old man and the gun » avec Robert Redford, sorti il y a quelques mois. On peut tracer beaucoup de parallèles entre les deux films, il y a chez ces deux immenses acteurs Eastwood et Redford non seulement la même acceptation de la fin des choses, mais aussi la même envie de croquer la vie et le présent à pleines dents.


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