Realpolitique ? et alors !....

Par Francis Rosenstiel

"Realpolitik" n'est pas une insulte ! C'est un "pléonasme» !

Les exemples foisonnent : il s'imposent à l'évidence"

 Le seul "cadrage», le seul fil conducteur qui doit gouverner l'esprit et le comportement démocratique face à ce constat c'est bien l'"éthique de responsabilité", si chère à Max Weber ; il en découle, selon moi, l'esprit de Résistance, qui fait parfois cruellement défaut à certains, trop généreusement répartis sur la planète.

Ce qui m'inspire à nouveau cette réflexion existentielle, ce sont les multiples contorsions médiatiques ou partisanes autour de la libération d'Ingrid Betancourt, où, finalement, seul compte le fait de sa libération et de sa liberté retrouvée, avec ou sans tractations ou même pèlerinage à Lourdes !

 Que le public ait la décence de cesser de se repaître de gourmandises, pour le moins malsaines.

Le droit d'ingérence et la culture du renseignement ou la nécessité du secret, peuvent être des" choses" fondamentalement différentes ; mais également nécessaires...selon!,

Les grandes manœuvres diplomatiques autour des divers" projets méditerranéens", sur fonds de 14 juillet, noble rappel de notre Révolution de la Liberté., sont une autre illustration de ces "réalités" où les alternances et les "simultanéités" peuvent surprendre... Cela fait aussi partie des grandes "polyphonies" politico-diplomatiques qui resituent la France et l'Union européenne qu'elle préside, au centre du jeu planétaire.

Les frénésies guerrières et balistiques iraniennes, ponctuent aujourd'hui la scène et (re) commandent que l'on resserre les rangs en matière de défense, collective européenne et atlantique, notamment. Le déplaisir russe dans l'affaire du bouclier anti-missile de l'Alliance atlantique, illustre notre besoin de cohérence et de solidarité. Même le Président Medvedev doit le comprendre. La Russie a démontré qu'elle sait aussi être l'Empire du Réalisme.

Dans son récent discours-programme devant le Parlement européen à Strasbourg, le Président Sarkozy a su rallier beaucoup de sympathies et de, qu'il nous faut maintenant capitaliser : par et   pour l'Union : un "bond en avant" en quelque sorte.

 Cela vaut bien un clin d'œil à Mao, avant l'ouverture solennelle des Jeux Olympiques "de Pékin.

Francis ROSENSTIEL

*  ambassadeur de bonne volonté du Conseil de l'Europe et président-fondateur du Forum pour l'Europe démocratique.