Magazine Culture

Retrouver la Creuse - Le deuxième jour

Publié le 26 mars 2019 par Montagnessavoie
S'éveiller à l'aube, au premiers rayons du soleil. Déjeuner d'un fromage de chèvre frais en compagnie d'un faisan effectuant sa promenade matinale. Se croire dans un conte.  Rester dans la légende et parcourir le sentier d'interprétation qui raconte l'histoire de la fée depuis toujours poursuivie par les hommes et qui révèle son secret à l'un d'entre eux. C'est le récit de la femme sauvage, celle qui puise sa force dans la nature, qui se fond avec les éléments et qui devient eau, vent, terre. A notre tour, partir à sa suite. Suivre le cours de la rivière, entendre le roucoulement des eaux. Marcher dans la lande, à travers les bruyères. Être seul au monde. Sentir les pas de la fée qui accompagnent les nôtres et n'entendre que la résonance de nos pieds sur ce sentier qui rebondit un peu. Percevoir le creux sous la terre et le sol vivant. Se foutre de la compétition, du calcul du dénivelé, du nombre de kilomètres parcourus et de la fatigue enregistrée. Juste être là. Danser avec la fée.  Au sommet, après s'être mêlé à la foule des genévriers, se fondre dans le paysage. Écouter les oiseaux. Dévorer des yeux le jaune d'or des ajoncs. Se jeter pores et âme dans le lac en contrebas. Comprendre qu'on pourrait passer là le restant de ses jours sans avoir besoin de rien d'autre. Prendre racine. Se transformer en arbre, ne plus jamais partir. Se laisser simplement distraire par le vent frais du printemps, brunir par le soleil déjà haut. Tel un animal sauvage humant l'air, ne percevoir aucune odeur perturbante, ennemie. Le seul parfum, l'odeur de la nature indomptée.  Qu'il est dur de redescendre ! Regarder mille fois en arrière. Se retourner jusqu'au bout. Sur la plage, s'asseoir à l'écart, groggy par cette beauté dont nous nous sommes enivrés.  Rouler.  Reprendre contact avec la civilisation à Eymoutiers. Sur les bords de la Vienne, se souvenir de l'eau du torrent. Et partir.  Ouvrir les yeux et peiner à croire que tout cela a vraiment existé. Les refermer et sourire : avoir intégré le paysage et avoir la capacité de s'y transporter mentalement sans que personne ne le remarque. En secret, se faire un clin d'œil. A jamais, être là-bas.  Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour
Retrouver la Creuse - Le deuxième jour

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Montagnessavoie 1226 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte