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[Critique] MIRAGE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] MIRAGE

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Note: ★★★½☆

Titre original : Durante la tormenta

Origine : Espagnol

Réalisateur : Oriol Paulo

Distribution : Adriana Ugarte, Chino Darín, Nora Navas, Aina Clotet, Miquel Fernández, Álvaro Morte, Francesc Orella, Javier Gutiérrez, Silvia Alonso…

Genre : Science-Fiction/Thriller

Date de sortie : 22 mars 2019 (Netflix)

Le Pitch :

Vera et son mari trouvent dans leur maison une ancienne caméra et un lot de cassettes vidéos. Alors que dehors, l’orage gronde, le couple regarde les bandes sur lesquelles un petit garçon joue de la guitare. Plus tard dans la nuit, Vera est réveillée par des bruits en provenance du salon. Quand elle se rend dans la pièce, la télévision et la caméra sont allumées. Elle entre alors en contact avec le garçon en question. Une situation étrange qui le devient encore plus quand Vera se rend compte que son interlocuteur lui parle depuis l’année 1989…

La Critique de Mirage :

Contrairement au cinéma français, le cinéma espagnol sait se montrer audacieux. Il accorde également de l’importance au cinéma de genre, qu’il soit fantastique ou horrifique. Des titres comme [Rec] ou Insensibles ayant réussi à largement faire carrière au-delà des frontières du pays pour imposer le talent de réalisateurs plébiscités dans le monde entier. Mirage, pour sa part, n’est peut-être pas aussi brillant que les best-sellers du cinéma fantastique ibérique mais il sait néanmoins se montrer efficace, tout en faisant preuve d’une belle (et rare) volonté de sortir des sentiers battus pour faire entendre sa voix…

Retour vers les VHS

Avec son postulat à base de voyage dans le temps, Mirage sait captiver très rapidement. En cela, il rappelle beaucoup le sous-estimé et trop méconnu Fréquence Interdite, dans lequel un fils dialoguait avec son père à travers le temps, par le biais d’une vieille radio. Mirage lui, se sert de la télévision et d’un vieux caméscope pour arriver à ses fins, convoquant ainsi une imagerie rétro plutôt tendance, mais sans pour autant se montrer opportuniste. Alors oui, comme beaucoup d’œuvres du genre, le scénario se prend parfois un peu les pieds dans le tapis et se montre un peu trop nébuleux pour pleinement convaincre. Surtout dans sa deuxième moitié. Mais à ce moment là, le spectateur a déjà de grandes chances de se montrer captivé et donc de se montrer plus prompt à pardonner les maladresses d’un script malin mais peut-être pas autant qu’on veut nous le vendre.

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Mélange des genres et des temporalités

Un peu à la manière de la récente série allemande Dark (visible aussi sur Netflix), Mirage table donc sur une narration à tiroirs, évoluant dans deux espaces temps différents. Plutôt limpide au début, il l’est moins à la fin comme souligné plus haut, mais son efficacité reste appréciable. Le problème au fond, c’est l’insistance dont le film fait preuve pour nous imposer une sous-intrigue pas franchement indispensable. Le fait que cette histoire de meurtre vienne se greffer à la trame principale ne fait qu’embrouiller un peu les choses même si parfois, paradoxalement, les éléments s’emboîtent aussi avec une belle fluidité. Encore une fois, surtout au début. La première heure de Mirage est plutôt remarquable et si par la suite ça se gâte un peu, tout ou presque ici respire la sincérité.

Les tempêtes du siècle

À la réalisation, Oriol Paulo fait aussi un travail minutieux. Tout particulièrement dans la direction d’acteurs. Des comédiens excellents, avec une mention à l’actrice principale, Adrianna Ugarte, dont le jeu, tout en nuances, aide aussi à faire passer en douceur les approximations du récit. Elle y croit à fond et nous encourage à y croire aussi, quand bien même on se rend peu à peu compte qu’avec un peu plus d’application dans l’écriture et de simplicité, Mirage aurait pu aisément s’imposer comme un petit classique du genre. En l’état, il demeure ainsi un très bon film fantastique, à l’émotion prégnante. C’est déjà énorme.

En Bref…

Un peu trop nébuleux dans sa deuxième partie, percutant parfois de plein fouet les pièges inhérents au récit tournant autour des voyages dans le temps, Mirage n’en reste pas moins remarquable dans sa première partie. Il sait accorder de l’importance à ses personnages et se focalise sur l’émotion. Émotion qui lui permet non seulement de garder la tête hors de l’eau mais aussi de faire preuve d’une belle flamboyance dans ses meilleurs moments.

@ Gilles Rolland

Mirage
Crédits photos : Netflix

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