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Maquetter pour débattre

Publié le 29 mars 2019 par Diateino

Maquetter pour débattreElaborer une maquette répond à différents objectifs. Cela permet par exemple de choisir entre plusieurs options, de tester différents usages ou encore de débattre. Nicolas Minvielle, Martin Lauquin et Olivier Wathelet, les auteurs de « Maquetter : ces entreprises qui innovent avec les mains » s’appuient sur l’exemple d’Antoine Hamon. Ce designer a fait le choix de travailler ses maquettes avec de l’argile : ce matériau lui permet de faire des modifications en direct. Elles facilitent les échanges autour d’ajustements que chacun peut observer en temps réel. Les auteurs dégagent trois avantages à utiliser ce type de maquettes :

 « Les maquettes sont d’excellents objets de discussion et de débat, surtout lorsqu’elles sont malléables « en temps réel ».

C’est une fonction importante qui a été identifiée par les chercheurs lorsqu’ils parlent, par exemple, d’objets intermédiaires. Ceux-ci permettent de combiner principalement trois fonctions :

  • Représenter les intentions de manière plus concrète que des concepts abstraits. Cette matérialisation facilite la compréhension et permet de se focaliser sur l’essentiel.
  • Contribuer au débat en permettant à chacun de « montrer » plutôt que de« décrire ». Les experts du développement humain ont démontré qu’il était plus naturel et plus aisé pour des individus de montrer les choses pour se faire comprendre plutôt que de chercher à les décrire avec des concepts parfois complexes. La maquette est donc un puissant outil de « coordination de l’attention », base de la cognition sociale.
  • Permettre des manipulations directes par le biais de transformations en temps réel, à l’instar de la méthode retenue par Antoine Hamon.

Maquetter pour débattre
Bien que toutes les maquettes puissent permettre le débat, elles ne sont pas pour autant aussi bien adaptées les unes que les autres. Il faut en effet éviter le piège qui consisterait à produire une maquette « biaisée » favorisant une option plutôt qu’une autre. C’est un enjeu bien connu des maquettes d’urbanisme. Par exemple, lors de présentations publiques, les nouveaux immeubles peuvent être présentés dans un cube en verre, obligeant les visiteurs à les observer de haut. Or, cette perspective écrase l’impression de hauteur, ce qui peut constituer un argument en faveur de propositions à plusieurs étages. À l’inverse, les opposants à ce type de projets favoriseront des vues en contre-plongée, afin d’accentuer l’effet d’écrasement. Dans la maquette, comme dans toute autre forme d’art, la mise en scène est donc une variable à ne pas négliger. »

 Les spécialistes de la facilitation insistent souvent sur l’importance de passer par la médiation d’un objet pour débattre sereinement. Il est plus facile de devoir dire non à telle option en s’appuyant sur tiers support comme une maquette, un dessin ou même un simple post-it qu’en disant non directement à son interlocuteur. Ce dernier est susceptible d’interpréter le non comme un non à sa propre personne. Sur des sujets que vous savez sensibles au sein de votre équipe, pensez par exemple à l’aménagement des bureaux, comment pouvez-vous utiliser le principe de la maquette pour débattre aussi sereinement que possible ?


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