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Exposition « Bovis à 13.000 » Eric Giraudet de Boudemange | Les Capucins centre d’art

Publié le 05 avril 2019 par Philippe Cadu

Du 12 avril au 15 juin 2019 - Vernissage jeudi 11 avril 2019 à 18h

http://lescapucins.org

Nous sommes au sortir de l'hiver, le moment est venu de briser la glace et de réchauffer le sol engourdi de l'Embrunais. Depuis l'automne, Éric Giraudet de Boudemange pré­pare ce moment : il a déposé en terre les grai­nes et les bulbes qui à force de soin et d'atten­tion peuvent aujourd'hui germer, pous­ser et s'épanouir.

Ces grai­nes que sont-elles ? Ce sont les envies de ren­contre et de col­la­bo­ra­tions qui sont nées des voya­ges suc­ces­sifs de l'artiste entre Gap et Briançon de 2018 à début 2019. En sillon­nant le pays, il a fait la connais­sance de per­son­na­li­tés diver­ses : un berger, un his­to­rien, un énergéticien, un couple de ton­deurs de brebis, un rebou­teux, deux éleveurs et leurs famil­les, ainsi qu'une mas­seuse, énergéticienne et média­trice de cons­tel­la­tions fami­lia­les. La plu­part d'entre elles et eux pra­ti­quent une acti­vité liée au soin - de l'âme ou du corps - qu'il soit à des­ti­na­tion des hommes, des bêtes, ou du monde qui nous entoure.

C'est en pui­sant dans ces énergies de la mon­ta­gne, asso­ciant entre eux des savoirs-faire arti­sa­naux (métal­lur­gie, feu­trage, sculp­ture sur bois,...) qu'Éric Giraudet a tra­vaillé à mettre au jour les ten­sions et les liens entre nature et culture, tra­çant une ligne sym­bo­li­que entre les figu­res mythi­ques de la nature et les pro­blé­ma­ti­ques écologiques.

Prenant pour point de départ le passé reli­gieux du centre d'art, l'artiste a demandé à Manon Escoffier, mas­seuse ayur­vé­di­que et cons­tel­la­trice, de " scan­ner " la cha­pelle des Capucins à l'aide de son pen­dule. Et voici le résul­tat : le lieu vibre à 11.500 bovis. L'unité Bovis est une unité de mesure par­fois uti­li­sée en radies­thé­sie. Elle expri­me­rait le taux vibra­toire ou l'énergie cosmo-tel­lu­ri­que d'un lieu ou d'un corps. Et lors­que l'on pré­cise au pen­dule qu'il s'agit d'un centre d'art, celui-ci se met à vibrer à 13.000 bovis, le fai­sant passer du plan énergétique à la limite du plan spi­ri­tuel.

Aux Capucins, l'artiste file la méta­phore pas­to­rale, évoquant - non sans humour - la nos­tal­gie d'une alliance ori­gi­nelle entre l'homme et la nature dans un envi­ron­ne­ment buco­li­que. Ainsi, les tra­vaux pré­sen­tés oeu­vrent pour un deve­nir inter-espè­ces où les humains s'hybri­dent aux ani­maux et même aux végé­taux. Les oeu­vres ten­dent vers l'har­mo­nie d'un monde où les énergies cosmo-tel­lu­ri­ques cir­cu­lent libre­ment dans et entre les corps. C'est avec bien­veillance qu'elles invi­tent à une prise de cons­cience : celle que nous par­ti­ci­pons tous à un vaste cycle vital où la cha­ro­gne est notre deve­nir commun. Et c'est le coeur léger que nous pou­vons à pré­sent nous repré­sen­ter tous et toutes, un jour digé­rés par les vers, trans­for­més en humus fer­ti­li­sa­teur.

Karin Schlageter

Centre d'art contemporain Les Capucins, Espace Delaroche, 05200 Embrun. Tél. : 04.92.44.30.87

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