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Bons baisers de Bruges

Par Luc24

Parfois les opérations marketing faussent complètement l'essence d'un film. Bon exemple que In Bruges, rebaptisé pour sa sortie française Bons baisers de Bruges. Alors qu'on pouvait s'attendre avec son affiche décalée et colorée à une comédie à l'humour belge , on se retrouve ainsi en plein coeur d'une oeuvre mélancolique. Pour le meilleur ?

La critique  

Bons baisers de Bruges
Un film barré et délicieusement mélancolique

Ray (Colin Farrell) et Ken (Brendan Gleeson) sont tueurs à gages. Suite à une opération qui a mal tournée , ils sont obligés d'aller se faire oublier quelques temps, à Bruges. Si Ken se plait à contempler les petites maisonnettes et le décor aux accents gothiques, Ray s'ennuie ferme et a l'impression d'être en enfer. Alors que ce dernier tombe sous le charme d'une jeune vendeuse de drogues (Clémence Poesy) , son collaborateur Ken est sommé de le tuer. En effet, Ray a tué par erreur un petit garçon (c'est donc ça l'opération qui a mal tournée) et son boss a un code d'honneur qui interdit ce genre d'égarement. Les jours de notre ami sont comptés. Est-ce que son pote et collègue parviendra à le flinguer ?

Bons baisers de Bruges

Bons baisers de Bruges est une oeuvre singulière. Truffé de moments absurdes, disposant d'un humour très particulier, le film de Martin McDonagh ne manque pas de charme. Déjà un très bon duo, celui formé par Brendan Gleeson et Colin Farrell. Ce dernier est parfait en petite brute taciturne et rongée par les remords. A plusieurs moments on pense d'ailleurs à James Dean pour le mélange fureur/fragilité. Colin Farrell est un des plus grands acteurs américains de sa génération et on comprend pourquoi les meilleurs réalisateurs le courtisent, de Malick à Woody Allen. Son personnage ici est le refflet du film : aussi noir et serieux que barré. Bons baisers de Bruges pourrait ainsi se situer entre le film noir et la comédie douce amère.

Bons baisers de Bruges

Le personnage de Ray est définitivement bloqué. Bloqué dans cette ville qui lui échappe, bloqué face à ce meurtre accidentel. Seul son amour naissant avec cette jeune fille blonde ,rencontrée par hasard sur un tournage de film avec un nain, pourrait lui apporter un peu de bonheur et de légèreté. Mais on se doute bien que tout ne sera pas si facile. Surfant souvent avec un climat dépressif, le long métrage de Martin McDonagh est bourré d'ironie et de moments offrant de belles respirations. La relation entre Ray et Chloé ne manque pas de piquant ni de charme, le rapport à cette ville maudite amuse, on se moque gentiment des "gens de petite taille" et l'humour douteux réjouit. Mais on est aussi face aux portraits de deux tueurs à gages, seuls, condamnés à une certaine solitude et au destin plus noir que noir. Malgré quelques petites baisses de régime sur la fin, Bons baisers de Bruges est donc une belle découverte, un film original, à l'ambiance toute particulière. L'occasion où jamais de découvrir la Belgique par le regard d'un cinéaste inspiré.


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