Magazine Culture

Label(le) Interview #12 I Hot Casa Records w/ Julien Lebrun

Publié le 18 avril 2019 par Le Limonadier @LeLimonadier

A l'occasion de la bringue organisée par la Wild : L'appel de la Mère Partyce vendredi 19 avril, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Julien Lebrun cofondateur de l'excellent label Hot Casa Records. Un homme passionné et passionnant investi à fond dans le digging et la préservation du capital musical. On ne vous en dit pas plus, on préfère laisser le bonhomme se dévoiler de lui même. Cheers.

Hello Julien. Peux-tu présenter Hot Casa Records, ton label, ainsi que son ADN ?

Salut ! Le label Hot Casa est un label d'Afro Soul et de Funk Tropicale fondé en 2003 avec Djamel Hammadi. L'ADN du label est de ré-éditer des œuvres rares mais aussi de produire des artistes actuels comme Vaudou Game, DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson ou même du jazz avec Shola Adisa-Farrar & Florian Pellissier Quintet. Nous avons aussi travaillé avec Setenta sur leur deux premiers albums.

Est-ce que tu as déjà diggé des disques Afro en France ou Europe ?

Notre terrain de travail de recherche est essentiellement en Afrique de l'ouest ou nous allons de façon régulière depuis 20 ans chercher disques et droits de licences, mais il nous arrive de digger sur les brocantes françaises, les conventions de disques, les ventes sur Internet... rien ne nous retient

Vous avez déjà pensé à ouvrir Hot Casa à d'autres horizons, Asie, Amérique du Sud ... ?

Notre catalogue est majoritairement basé sur des artistes d'Afrique de l'ouest mais notre amour de la musique et de la soul du monde ne nous empêche rien.

Nous avions déjà ré-édité une chanteuse de Soul jazz australien, Sue Barker. Setenta était un groupe de Funk latin plutôt influencé par Puerto Rico. Hi Perspective était un groupe de New Soul plutôt urbain new yorkais et l'avenir sera plus éclectique sans aucun doute.

Comment fais-tu quand vous n'arrivez pas à retrouver les masters des morceaux que vous souhaitez ré-éditer ?

Malheureusement la plupart des masters ont disparus ou sont dégradés , seul le vinyl reste dépositaire de l'oeuvre et souvent nous partons de plusieurs sources vinyl pour arriver à refaire un mastering qui sonne comme l'original. Heureusement la technique d'encodage, le traitement des fréquences et le talent de Frank Merritt chez Carvery en Angleterre ou Blanka en France font que l'on peut partir de cette unique source et reproduire l'oeuvre.

Quelle est la sortie qui vous as donné le plus de fils à retordre et pourquoi ?

Les processus les plus longs sont les compilations sur un thématique de pays, car elle implique de trouver 14 licences au lieu d'une seule, ce qui multiplie le travail de recherche d'ayant-droits, d'interview, de biographie... La Togo Soul vol 2 qui est en cours a commencé il y a déjà trois ans et n'est toujours pas bouclée..

Quelle est la sortie dont vous êtes le plus fière et pourquoi ?

Disco Hi-Life d'Orlando Julius parce qu'entre l'acquisition du disque au Senegal en 1999 et sa ré-édition, la carrière d'Orlando a été relancée . En plus du tube que cela été en radio ou sur des synchronisations de film, cela nous a permis de rencontrer un grand monsieur, un immense artiste qui est devenu un ami, un oncle que j'accueille chez moi à chacun de ces concerts parisiens.

Quel est le lieu le plus insolite que tu as visité pour trouver des disques ?

Il y en a trop et c'est toute la magie de cette passion, c'est que par le digging, tu voyages, tu rencontres des anciens qui t'invites chez eux, qui t'ouvre leur portes et qui te raconte leur histoire, leur rapport à la musique, au temps... Au Ghana à Accra, par chance c'est chez un coiffeur qu'il y avait une collection abandonnée par le précédent propriétaire avec des disques extraordinaires. Avec Djamel on s'est retrouvé allongés avec nos disques dans un camion rempli de poulet pour rentrer sur Abidjan en se cachant pour éviter le couvre feu et les tirs de l'armée juste après la guerre.

Quels sont les pays que tu affectionnes pour trouver de nouveaux talents en production et pourquoi ?

Depuis que nous produisons Vaudou Game et Roger Damawuzan, le Togo reste mon pays de coeur et nous permet de rencontrer de nombreux brillants musiciens. Nous finalisons un documentaire sur la scène soul des années 70 à Lomé.

Quels sont tes trois morceaux du moment qui sont toujours dans ton bag ?

La question du Limonadier, si tu étais une boisson ou un cocktail tu serais quoi ?

Un jus de mangue du Togo, le plaisir incarné


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Limonadier 23814 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines