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Un billet de Nadège : Une drôle de fille

Publié le 29 avril 2019 par Adtraviata

Un billet de Nadège : Une drôle de fille

Rien de plus paisible que la Maison Borj, boulangerie d’une petite ville de province belge à la fin des années 1950. Un foyer sans histoire, deux adolescents charmants, un commerce florissant : les Borj ont tout pour être heureux. Avec générosité, ils acceptent de prendre Josée, une orpheline de guerre, en apprentissage. Une drôle de fille, cette Josée. Épileptique, pratiquement illettrée, mais pourvue d’un don d’autant plus émouvant qu’elle n’en a aucune conscience : elle chante divinement.
Comment imaginer qu’une jeune fille aussi innocente puisse devenir celle par qui le malheur et la ruine vont s’abattre, telle une tornade, sur cette famille en apparence si harmonieuse ?

 

J’ai découvert Armel Job il y a quelques années lors d’une formation pour laquelle j’avais dû lire Le bon coupable. Ce roman, d’une force et d’une justesse remarquable, m’a laissé un souvenir durable. J’avais ensuite lu Les fausses innocences. Je l’avais apprécié à l’époque, mais je serais bien incapable aujourd’hui d’en dire quoi que ce soit. La lecture de ces deux livres a suffi cependant à me donner une idée assez claire du fil rouge de son œuvre : le bon coupable et les fausses innocences, justement ! Il y a deux ans, j’ai lu En son absence. J’y ai retrouvé ce fil rouge et l’écriture classique de l’auteur. Une lecture sans déplaisir, mais sans enthousiasme particulier. Un bon roman, certes, mais sans surprise. J’avais la sensation d’avoir un peu fait le tour.

Si j’y suis revenue avec son dernier roman Une drôle de fille, c’est que ma collègue m’en a parlé avec tellement d’enthousiasme qu’elle a fini par éveiller ma curiosité. Il a donc rejoint ma pile. Pas en priorité, mais tout de même assez visible pour que je ne l’oublie pas. Ce rendez-vous du mois belge était l’occasion de l’en sortir.

Et je le reconnais, j’ai apprécié ce roman qui m’a beaucoup plus intéressée et accrochée qu’En son absence. Le personnage de Josée m’a énormément touchée. Un « cœur simple », une voix divine… Sans la voir, sans l’entendre, sans la connaître, je l’ai imaginée et j’y ai cru à cette petite Josée. Encore une fois, aucun personnage n’est bon ni mauvais, mais tous sont touchants ou révoltants tour à tour et à leur manière. Et s’il n’atteint pas, selon moi, la qualité du Bon coupable dont la force me semble inégalable, ce roman atteint avec brio la deuxième place dans mes lectures d’Armel Job par  la grâce innocente de son « héroïne » et l’émotion qu’il a fait naître dans mon cœur de lectrice.

Une drôle de fille, Armel Job, Robert Laffont


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