De la retenue pour Ramadan

Tu as une parabole ?

Non ! Pas de bol... Je vais t'en raconter une, pour que tu me colles un peu moins et que tu t'envoles un peu plus.

Il était une fois un prophète, que les mauvaises langues appellent Mahomet... le jour même de son anniversaire, il fut contraint d'affronter le plus dur des adversaires...

Quelqu'un lui en voulait de n'adresser qu'à Dieu ses prières... d'être soumis au point de vouloir soumettre la terre entière... de se prendre pour un homme hors pair... autrement dit, de se croire exemplaire, exempt de toute envie de plaire ou de déplaire.

L'adversaire entendait le lui faire payer cher... très cher.

Ils ont donc croisé le fer... à la guerre comme à la guerre... jusqu'à ce que l'adversaire soit à terre... vaincu à la régulière. Et pour que sa chute fût moins dure, la bête cracha à la figure du prophète.

Le prophète s'essuya le visage et épargna ce bon sauvage.

Mais pourquoi ? Pourquoi ne l'a-t-il pas achevé, crevé comme le recommande l'usage ?

Parce qu'avant d'être un guerrier, le prophète était un sage. Il voulait vaincre le mauvais œil mais sans pour autant être vaincu par l'orgueil.

Il n'y a pas de vérité, sans une bonne dose de fierté... Celle du vrai guerrier, qui se soucie moins de la victoire que des moyens qui l'ont assurée... Plût au ciel, il ne voulait pas l'achever pour une raison inessentielle. L'Absinthe n'est pas le miel. Sans en référer, il a préféré l'inconvenable au convenu. Et sa retenue a plus d'un sens. Elle veut dire :

Je veux te combattre mais sans te haïr. Ce n'est pas parce que tu as failli que je m'en vais faillir... Tu as défié la mort donc tu ne mérites pas de mourir.

Te laisser vivre, je ne vois guère mieux pour te punir.

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