Cannibal Hulk, en voilà un nom qui en jette ! Le plus bestial et fort des Avengers qui dévore de la chaire humaine, une idée de fou qui fascine et effraie simultanément. L'illustration signée Skam2 a tout pour donner l'illusion d'un Comics Marvel mais ce que vous avez devant vos yeux est un album rap hardcore co-signé par Stu Bangas, producteur proche de l'Army of the Pharaohs, et ce fou furieux de ILL Bill, ex-Non Phixion inutile de le rappeler.
Très peu de titres exploitables sur ce projet commun, sept à peine sur les dix pistes, mais c'est du costaud, sous stéroïdes, comme ce musclor de beatmaker de Stu Bangas, et sanglant comme cet équarrisseur new-yorkais d'Ill Bill. Sur des samples hard-rock (" Antron Singleton" , " World War Hulk " ) et hivernaux, Bill assène ses rimes passées au hachoir comme de violentes patates mais c'est difficile de ne pas penser à la forme trop classique de l'ensemble. Qu'il y ait beaucoup de featuring (ce diable de Vinnie Paz, Slaine, Snak the Ripper) donne une force de frappe supplémentaire à cet album, ceci dit, quitte à inviter très souvent Goretex et DJ Eclipse, refaites un disque ensemble avec Sabac Red non? Puis 'album', le terme me paraît un peu fort, EP serait plus logique. Mais les règles changent en ce moment...
On dit souvent qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture mais pour " Cannibal Hulk, le résultat est en deçà de ce que la couverture suscite. " Plus sauvage, plus brutal ", pas des masses. Les deux protagonistes n'ont pas créé un vilain qui pourrait rivaliser avec Czarface (pour ne citer que lui). Malgré un manque de contenu et d'originalité, Ill Bill et Stu Bangas ont fait le travail pour satisfaire leurs fans les plus undergrounds. Le Hulk Meat " qui arrive à la fin, avec sa voix transformée de monstre sur le refrain, laisse un sourire en coin.