Au début de ce mois de mai, Leslie Kaplan publie un conte cruel. Pourrait-il en être autrement ? Voilà que surviennent des « crimes du XIXe siècle ». C’est-à-dire qu’on ne peut pas les expliquer avec les mots du XXIe siècle. Parce qu’ont été écartés du langage courant le mot « classes », donc la « lutte des classes », on ne peut rien comprendre à la série de crimes qui se succèdent sans que leurs auteurs se soient concertés, sans même qu’ils s’expliquent sur leurs gestes ; ils en riraient plutôt. Pourtant des journalistes s’essaient à commenter, des experts donnent leur opinion, des intellectuels y vont de leurs analyses. Tous tentent de cacher le caractère de classe de ces crimes, d’éviter de laisser paraître que la violence vient d’en haut et que celle qui s’exprime dans ces « crimes du XIXe siècle » n’en est que la réponse. Mais rien ne sert, rien n’arrête les crimes qui sont tous le fait d’exploités contre leurs exploiteurs. Une sorte de Cluedo au temps des « gilets jaunes ». Et une affirmation : « Ça suffit, la connerie ! »