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Built To Spill (+Slam Dunk) - Paris, La Maroquinerie - 4 mai 2019

Publié le 07 mai 2019 par Toto
Built To Spill (+Slam Dunk) - Paris, La Maroquinerie - 4 mai 2019Deuxième concert en 3 jours, toujours à la Maroquinerie. Cette fois-ci, ce fut plus rock et plus viril. D'abord, les Canadiens de Slam Dunk, au look complètement improbable. Le chanteur guitariste ressemble à Bernard Campan des Inconnus sur "C'est toi que je t'aime vachement beaucoup". D'ailleurs, les blagues potaches du groupe accentuent encore mieux la caricature et le mimétisme. Son copain guitariste lui, est affublé d'une chemise qu'on dirait dénichée chez Kiloshop, sans parler de sa coupe de Playmobil. Bref, tout ça ressemblerait à un canular s'ils ne nous cassaient pas en plus les oreilles. Ça braille, ça saute dans tous les sens, ça se balance des médiators, ça se fait des private jokes. Bref, c'est pas pour faire nos rabat joies mais avec maman, on n'a pas du tout adhéré. J'avais même peur, qu'il m'arrive la même mésaventure que  le chanteur à l'écoute de cette musique : perdre mes dents... Voyant une partie du public plutôt enthousiaste, maman commençait déjà à se demander ce qu'elle était venue faire dans ce bourbier. Pas moi, même si je vécus la fin de la première partie comme une délivrance. Je restais confiant pour la suite. Faut dire que j'avais usé le disque célébré ce soir jusqu'à la corde. "Keep It Like A Secret" fête ses vingt ans et c'est sans doute mon album préféré de Built To Spill, un groupe que j'avais complètement ignoré jusqu'à très récemment. Après l'amateurisme élevé au rang de sacerdoce, voici une formation d'indie rock qui privilégie à l'inverse le professionnalisme et l'absence absolue de posture. Doug Martsch, le leader de Built To Spill est un homme de peu de mots et ne se laisse aucunement déconcentré par un public excité par la prestation précédente et demandant un peu plus d'échanges. Le groupe enchaîne dans le désordre les morceaux de son disque de 1999. Tout ça est exécuté, sans ciller et de main de maître. Martsch n'est pas le dernier des manchots. Sa voix rappelle celle de Mark Linkous. Son jeu de guitare n'appartient qu'à lui. J'attends avec impatience qu'ils jouent mon titre favori, l'excellent "Carry The Zero". Il n'arrivera qu'en toute fin de rappel, comme une apothéose, après des chansons tirées d'autres albums et une très belle reprise des Kinks, "Waterloo Sunset", malheureusement gâchée par les insupportables membres de Slam Dunk aux chœurs, histoire d'amener quelques fausses notes à une machine (trop ?) bien huilée. Pour ma part, je ne regrette pas ma soirée, content d'avoir enfin pu voir sur scène un groupe de rock indépendant américain majeur des années 90. Comme quoi, on peut jouer très bien du rock, avec une barbe grisonnante, une calvitie avancée, des fringues de "Monsieur tout le monde" - le tee-shirt de Martsch fait quand même référence à Itchy Kitty un obscur groupe de punk-rock bien violent - et en parlant très peu. L'essentiel est ailleurs. 

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