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[Critique] HELLBOY (2019)

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] HELLBOY (2019)

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Titre original : Hellboy

Note:
★
★
☆
☆
☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Neil Marshall

Distribution : David Harbour, Milla Jovovich, Ian McShane, Sasha Lane, Terry Kinney, Penelope Mitchell, Daniel Dae Kim, Brian Gleeson…

Genre : Fantastique/Action/Adaptation

Date de sortie : 8 mai 2019

Le Pitch :

Hellboy se retrouve confronté à une sorcière venue du fin fond des âges, dont l’objectif est de faire sombrer le monde dans le chaos…

La Critique de Hellboy :

Les fans attendaient que Guillermo del Toro réalise un troisième volet de Hellboy mais à la place, les producteurs en ont décidé autrement. Hellboy a alors échappé à del Toro et à l’acteur Ron Perlman pour allez chez Millenium Films, une firme spécialisée dans les trucs bourrins parfois un peu bancals. C’est précisément 3 mois après l’annonce de del Toro que le projet fut lancé. Les admirateurs du réalisateur n’ont bien sûr rien voulu entendre. Ni quand Neil Marshall, l’excellent metteur en scène de The Descent, Dog Soldiers, Centurion et Doomsday a été embauché et ni quand David Harbour a hérité du rôle principal. Quand Milla Jovovich écopa de celui de la grande méchante, il semblait évident que la direction qu’allait prendre cette nouvelle version n’aurait pas grand chose à voir avec les anciennes. Et vu le résultat, c’est peu dire…

Hellboy-Milla-Jovovich

Muscles en plastique pour film en carton

Si la frustration de voir del Toro abandonner de force Hellboy alors qu’il avait tout pour nous offrir un troisième volet, est bien réelle, un nouveau film n’avait pas nécessairement à se montrer aussi bancal. Les nouvelles personnes chargées de l’orchestrer auraient pu s’inspirer du travail de del Toro ou même essayer de prendre les choses avec intelligence pour parvenir à quelque chose d’ambitieux et de frais. Mais non, car Hellboy 2019 condense un peu tout ce qui cloche au pays des blockbusters vite torchés : mal écrit, il se regarde trop le nombril, pêche par excès et n’arrive même pas à se monter pleinement convainquant visuellement parlant. Voilà qui valait bien la peine d’allouer moins de budget au film que pour les versions de del Toro. Des économies voyantes à travers quelques séquences relativement mal fagotées, avec incrustations dégueulasses à l’appui. Au fond, et même si tout n’est pas non plus raté, ce nouvel Hellboy est à l’image de son héros. Ou plutôt de son acteur principal, ici recouvert de prothèses encombrantes, quand Ron Perlman lui, existait véritablement sous le rouge du maquillage. Son Hellboy pensait, aimait, ruminait et nuançait. Le nouveau, si il reste sur bien des aspects attachant, ne sonne pas avec l’authenticité nécessaire. David Harbour évolue dans une combinaison, la tronche recouverte de caoutchouc et au final, ça fait une grosse différence. Mais oui, malgré tout, probablement grâce à son talent, son Hellboy arrive quand même parfois à tirer son épingle du jeu. Une réplique par-ci par-là notamment et bien sûr quelque chose dans l’attitude. Rien de folichon mais quand tout part en couille comme c’est parfois le cas ici, il faut bien trouver une branche à laquelle se raccrocher pour parvenir au bout des deux interminables heures que dure le spectacle.

Plus c’est con, plus ça passe

Il ne faut qu’environ 20 minutes pour comprendre que Hellboy ne sera pas un grand film. Au bout d’une heure, on comprend aussi qu’il ne sera même pas un bon film. Quand débute la 90ème minute, en voyant qu’il en reste encore 30, on se dit qu’en plus, il ne sera probablement même pas assez con pour emporter la mise grâce à ses excès. Car au fond, Hellboy aurait pu être un truc du genre de Gods of Egypt. Partir dans tous les sens en se moquant de la logique et du bon goût. Pousser tous les potards à 11. Mais non, Neil Marshall, qu’on sent d’ailleurs un peu dépossédé de son film, enfile les clichés et fait ce qu’on attend de lui tandis que le scénario, par ailleurs co-écrit par Mike Mignola, le vrai papa de Hellboy, enfile les inepties. Milla Jovovich fait aussi ce qu’on attend d’elle, à savoir des caisses, et l’histoire n’en finit plus de déraper, de concert, on le répète, avec des effets-spéciaux dignes d’une production de seconde zone de la fin des années 90 (il faut voir la transformation de l’homme tigre pour s’en convaincre). Exit la poésie baroque de del Toro et bienvenue à une vulgarité héritée des cartons de l’autre beauf de Deadpool assortie d’un gore rarement pertinent. Hellboy a bien appris ses leçons et se vautre dans la fange d’un cinéma décérébré mais jamais jubilatoire car trop calculé. La spontanéité n’est pas de la fête. Dommage. À la place, c’est la foire aux pixels. On ne pige parfois pas grand-chose mais on s’en fout car le film n’a rien de bien palpitant à raconter. À vrai dire, mis à part deux ou trois trucs vraiment réussis, comme ce terrifiant Baba Yaga et quelques-unes des créatures apocalyptiques de la fin, cette nouvelle version avant d’être farcie de défauts, brille surtout par son inutilité et sa vacuité.

En Bref…

Vulgaire mais pas dans le bon sens, bien trop long, écrit avec les pieds, jamais vraiment drôle mais souvent ridicule, Hellboy relève parfois un peu la tête. Soit grâce à l’énergie déployée par David Harbour soit quand le réalisateur Neil Marshall parvient à s’exprimer librement. Marshall qui signe d’ailleurs son plus mauvais film. Rien de glorieux ici. Et dire que c’est pour ça qu’on a privé del Toro et Ron Perlman de leur Hellboy 3

@ Gilles Rolland

Hellboy-cast
Crédits photos : Metropolitan FilmExport

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