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Cannes 2019 – Critique les Misérables : Hugo dans la cité

Publié le 15 mai 2019 par Linfotoutcourt

Le premier film de Ladj Ly, Les Misérables, crée un parallèle périlleux entre le roman de Victor Hugo et le cadre d'une banlieue chaude à notre époque. Un pari osé, mais le jeu en valait-il la chandelle ?

Le film suit le premier jour d'un agent de police qui se retrouve embrigadé par ses partenaires dans une affaire de flash-ball malencontreusement tiré sur un enfant ( le Gavroche des temps modernes). Par le biais du point de vue externe de cet homme fraîchement muté, le cinéaste en fait le personnage idéal pour nous initier à cet univers afin de mieux comprendre ses codes.

Un film coup de poing

C'est peu dire que le réalisateur cherche à provoquer une réaction chez le spectateur. Mais à force de le vouloir, il le perd en chemin. Si le rapport avec le livre n'est pas inintéressant dans sa première partie, le long-métrage tombe rapidement dans les stéréotypes et les facilités. Ce qui se conclut par une citation finale de l'ami Victor, certes magnifique, mais qui a tendance à alourdir d'autant plus le propos du film.

Cannes 2019 – Critique les Misérables : Hugo dans la cité

Le style documentaire asphyxié par la fiction

Avec sa caméra au poing et son montage dynamique, Ladj Ly impose un style réaliste et urbain aux Misérables. On sent qu'il y a du vécu - d'ailleurs le cinéaste s'inspire d'une histoire vraie - Pour autant, même si le travail sur la crédibilité des personnages est visible, par moment elle se révèle fausse dans le jeu des acteurs ou dans le simple fait de la structure de récit qui a tous les éléments d'une belle histoire romanesque et donc qui n'a plus de rapport avec le terrain - si on paraphrasait Gavroche on dirait que c'est de la faute à Hugo ? La fin en est l'exemple le plus probant, mais bien entendu je ne vais pas vous la raconter.

Néanmoins, je recommande à chacun de se faire un avis sur le film, car à l'image de l'accueil lors du générique de fin (mi-huées/mi-applaudissements), les Misérables va diviser la critique. Ce n'est pas un mauvais film - loin de là - il a de nombreuses bonnes intentions et d'idées originales, mais il peine à garder le cap.

Les Misérables est en compétition officielle au Festival de Cannes 2019.

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