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[Critique] GODZILLA 2 : ROI DES MONSTRES

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] GODZILLA 2 : ROI DES MONSTRES

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Titre original : Godzilla : King of the Monsters

Note:
★
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☆
☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Michael Dougherty

Distribution : Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown, Ken Watanabe, Zhang Ziyi, Bradley Whitford, Sally Hawkins, Charles Dance, O’Shea Jackson Jr., David Strathairn, Joe Morton…

Genre : Science-Fiction/Fantastique/Suite/Saga

Date de sortie : 29 mai 2019

Le Pitch :

5 ans après la destruction de San Francisco suite au combat de Godzilla contre les deux mutos, de nouveaux titans se réveillent un peu partout dans le monde. Monarch, l’agence censée les surveiller, est rapidement totalement submergée et finit par se résoudre à placer tous ses espoirs en Godzilla…

La Critique de Godzilla 2 : Roi des Monstres :

Si ce Godzilla 2 est donc la suite du Godzilla de 2014, il s’inscrit également dans la continuité de Kong : Skull Island et continue de raconter l’histoire au centre de la dynamique d’un univers partagé à la façon du MCU (avec des gros monstres à la place des super-héros). Faire cohabiter plein de créatures gigantesques au sein du même récit ? Un projet ambitieux qui ici, avec Godzilla 2, prend la forme d’une promesse au fort potentiel jubilatoire. Alors qu’en est-il ?

Godzilla-2-Millie-Bobby-Brown-Vera-Farmiga

Battle Royale

Godzilla 2 prend place 5 ans après les événements contés dans le premier volet. Godzilla a disparu mais de nouveaux monstres font leur apparition. Mothra, la mite géante, autre superstar du bestiaire de la Toho faisant partie du lot. Mothra mais aussi un oiseau de feu, un gros mammouth et bien sûr une autre célébrité, à savoir Ghidorah, un redoutable dragon à trois têtes qui crache des éclairs. Vendu comme un gigantesque affrontement entre plusieurs monstres, Godzilla 2 oublie le mystère au centre du premier et choisit de montrer très clairement et très rapidement ses stars de synthèse. Les spectateurs ayant reproché au film précédent le fait que Godzilla n’était pas toujours au centre du récit devraient être à la fête. Cette suite semble en tout cas avoir été pensée pour eux : pour leur en mettre plein la vue, souvent et longuement. En cela, le projet tient ses promesses. Même si on ne pourra que déplorer la qualité approximative de certains effets-spéciaux. Ghidorah par exemple, fait joliment illusion de loin mais de près, c’est une autre histoire et parfois subsiste la méchante impression de se trouver face à une cinématique de jeux-vidéo pas super finie. Mais heureusement, car Godzilla, et même Mothra, assurent plein pot le show et nous en donnent pour notre argent. En cela, Godzilla 2 se doit d’être vu sur grand écran, avec tous les potards à 11. Avec tout le bruit, les éclairs, la pluie, les nuages et les diverses trouvailles plus ou moins roublardes, on se laisse quand même peu à peu happer par le spectacle, acceptant ses failles sans pour autant bouder notre plaisir. Parce qu’autant dire que si on est venu chercher autre chose qu’un blockbuster à grand spectacle, la déception risque d’être amère…

Votez Godzilla

Voulue comme une fable écologique dans l’air du temps, à bien des égards proche du concept au centre du plan de Thanos dans Avengers : Infinity War et Endgame, Godzilla 2 occupe les espaces entre les bastons en nous racontant une histoire assez mal fagotée. L’idée générale en elle-même a beau être intéressante, l’écriture est trop approximative, remplie de raccourcis et de facilités, pour pleinement convaincre. Et on ne parle pas de l’humour mal digéré. Du côté des personnages, ce n’est guère mieux. Aucun ne semble vraiment indispensable car les vrais stars sont aussi grandes que l’Empire State Building et crachent des éclairs. Il faut donc se farcir une énième histoire de famille face à une apocalypse en forme de métaphore de la détresse qui menace sa pérennité ainsi que quelques intrigues secondaires quand même vachement moins étoffées que celles de l’épisode précédent. Car là était la force du film de Gareth Edwards : lui au moins, racontait quelque chose de solide et proposait du neuf. Il tentait d’innover et réussissait au final à imposer sa voix, que l’on soit d’accord ou pas d’ailleurs. La suite va beaucoup moins loin et se contente donc de faire plus gros, plus bruyant et plus alambiqué. Mais au final, c’est bien mince et les astuces déployées ne font pas long feu face à la bêtise de certains détails et au déroulé d’une intrigue écrite à la va-vite pour justifier le show son et lumière. Là où le premier Godzilla était baroque et poétique, celui-là est juste bourrin. À tout point de vue. Il se fout de ses personnages et si les acteurs, Millie Bobby Brown, Vera Farmiga et Kyle Chandler en tête, font ce qu’il peuvent, cela ne suffit pas. Résultat, au bout d’un moment, leur sort nous est un peu indifférent. On les regarde aller d’un endroit à un autre au rythme d’ellipses parfois foireuses, on souligne les aberrations, nombreuses, et finalement, on se dit qu’ici, seule la générosité des bastons et la beauté de certains plans permettent au film de garder la tête hors de l’eau. Sympathique donc, mais pas vraiment mémorable.

En Bref…

Décevant car incapable d’habiller correctement l’affrontement titanesque de Godzilla et de ses adversaires, ce deuxième volet contient quelques bonnes idées mais ne va jamais au bout. Résultat, ici, comme souvent avec ce genre de production, seul le show compte. Parfois grandiose, malgré des effets curieusement brouillons, parfois brutal, Godzilla 2 assure juste ce qu’il faut pour justifier le prix de la place de cinéma. Quant à savoir ce qui reste au terme de la séance, c’est une autre histoire… Espérons en cela que le prochain volet, focalisé sur le duel entre le gros lézard et le gros gorille se montre plus solide.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Warner Bros. France

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