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Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 2) : 25-26-27

Par Blackout @blackoutedition

Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 2) : 25-26-27

Photo de Simon Woolf

Pour le livre de Richard Palachak, "Kalache", c'est par ici : KALACHE


Pour le livre de Richard Palachak, "Vodka Mafia", c'est par la : VODKA MAFIA

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La plupart de temps, les gamers ne sont guère endurants. Ils laissent exploser leur rage durant dix minutes à peine et sont nettoyés, vidés, rincés. Certains payent cinq mille euros et bouclent la partie en même pas huit minutes. C'est du pain béni pour Nika et sa bande, qui tournent à cent mille euros la semaine. L'affaire prend une telle envergure que Michael annonce son retour pour une nouvelle partie, qui se déroulera sous les yeux d'un vor ukrainien. En fait, il compte le persuader d'investir en vue de franchiser le concept (sans réaliser que les Robot' ne courent pas les rues). Quand Karl annonce la nouvelle à Nika, le Géorgien se met à flipper : - Putain tu te rends compte ! On n'a rien de neuf à lui proposer depuis sa première partie. Ça craint, le jeu n'a pas évolué d'un pouce. - On s'en fout, Nika. Michael vient justement présenter cette version alpha du Golgotha, sans fioriture. C'est elle qui s'est développée à ce point et qu'il veut vendre. - Je stresse toujours à l'idée de rencontrer un vor. Alors deux... - Y'en a un que t'as déjà vu et qui te mange dans la main. - Tu sais pas de quoi ces gens-là sont capables. - T'inquiète. Ça lui servirait à rien de nous éliminer. Puis s'il voulait le faire, il ne se déplacerait pas pour ça. Le seul truc, c'est qu'il faut pas que ça foire. - On n'a jamais foiré aucune partie. - Alors arrête de te biler.

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Pour l'occasion, le staff technique place des caméras thermiques à l'intérieur de l'entrepôt, histoire d'enregistrer l'embuscade sous strobo, et des appareils miniatures cachés un peu partout à l'intérieur du Golgotha, pour filmer le carnage de Michael. Forcément, ces dernières sont vouées à la destruction puisqu'elles sauteront en même temps que l'explosion finale. Ensuite, les techniciens relient le tout à la chambre de contrôle, où Nika et Pet'o superviseront la partie sur une tapée d'écrans supplémentaires. Enfin, pour fignoler le tout, on installe un mini-bar farci de vodka, un fauteuil rococo en peau d'ours et trois fausses secrétaires sexy jouées par trois vraies putains... la cerise sur le gâteau. À la tombée de la nuit, deux grosses mercos noires et rutilantes avancent au pas jusqu'à l'entrée de l'entrepôt. Nika, Pet'o et les deux acteurs en costume de forces spéciales font le pied de grue tels deux caïds en compagnie de leurs gardes du corps sur-armés. Après tout, personne ne sait qu'il s'agit de comédiens et d'armes factices, sauf Michael (s'il a bonne mémoire). Les moteurs s'éteignent et quatre malabars en costard descendent de la première tire. Ils se mettent alors en faction devant, derrière, à gauche et à droite de la deuxième bagnole. Puis, synchros comme des burnes en pleine vidange, ils ouvrent les deux portes arrières.

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Les vors émergent en s'amusant comme des petites folles. Cette poilade éclatante semble incongrue dans une situation où tous les autres protagonistes sont tendus comme des strings. D'autant plus que l'Ukrainien n'a pas l'air commode. Rien à voir avec Michael et sa bonne grosse bouille de papy ours, sa taille de nain et sa masse graisseuse d'ado américain. L'autre affiche une tête de tueur au nez plat et aux oreilles taillées à la serpe, deux mètres de steak si l'on se fie à la largeur de ses épaules et sa taille de guêpe, et un je ne sais quoi d'inexplicable... le halo du mâle dominant. Sans doute un ancien boxeur qui continue de s'entretenir, en conclut Pet'o. Nika lui glisse à l'oreille en loucedé : « Surtout tu fermes ta gueule, sauf si on te demande expressément de l'ouvrir. ». Michael ne s'embarrasse guère de poignée de main ou d'autre forme de salut superflu. Il lance à Nika de but en blanc : - Yvan et moi avons changé de plan. - Comment ça ? - Disons qu'on a modifié certaines règles du jeu. - C'est-à-dire ? - On va le faire ensemble. - En même temps ? - Oui, c'est comme au bordel. C'est toujours plus agréable et plus marrant d'y aller à plusieurs. Vous n'avez jamais essayé ? - Quoi ? Le bordel ou le jeu ? - Le Golgotha. - Non. - Eh bien, on peut dire que je suis le roi des dépucelages. Ha ! - Il faut que j'en discute avec mon associé. - Ton associé n'est qu'un trouduc de morveux qui a eu une idée de génie. Mais ça reste un trouduc de morveux. C'est toi qui décide et je t'ordonne de décider que c'est bon. - Oui patron.

Richard Palachak

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