[Critique] LE BOUT DU MONDE

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Titre original : McG

Note:

Origine : États-Unis

Réalisateur : McG

Distribution : Jack Gore, Miya Cech, Benjamin Flores Jr., Alessio Scalzotto, Annabeth Gish, Lynn Collins, Michael Beach, Andrew Bachelor…

Genre : Science-Fiction

Date de sortie : 24 mai 2019 (Netflix)

Le Pitch :

Une invasion extraterrestre se produit alors qu’un groupe d’enfants est en colonie de vacances. Livrés à eux-mêmes, ils ne vont pas tarder à entrer en possession d’un objet qui pourrait bien sauver le monde…

La Critique de Le Bout du Monde :

McG a connu la gloire d’un coup d’un seul, dès son premier film, le chatoyant Charlie et ses drôles de dames. Puis le bougre a remis le couvert et ce fut encore un carton. Malheureusement, et bien que le film ne manque pas de qualités, McG a signé Terminator Renaissance en 2009 et disons-le tout net, ce fut le début des problèmes. Conspué par les fans, cette troisième suite de la franchise lancée par James Cameron fut globalement un échec. Son Target, que Tom Hardy s’empressa de renier, ne lui permit pas de revenir en état de grâce à Hollywood. Pas plus que la production Besson avec Kevin Costner et Amber Heard, 3 Day to Kill. Du coup, comme beaucoup de ses camarades, McG est allé se réfugier chez Netflix pour nous livrer son sympathique mais oubliable The Baby-Sitter. Aujourd’hui, toujours chez Netflix, le metteur en scène revient au charbon avec Le Bout du Monde qui, comme son nom ne l’indique pas du tout, est relativement nul…

Independence Day en juin

Les années 80 n’ont jamais eu autant la côte qu’en ce moment. Même dans les années 80, on ne se serait jamais douté qu’un jour, des réalisateurs et autres scénaristes allaient fouiller dans les archives pour bâtir des projets quasi-exclusivement à l’aide de collages plus ou moins habiles de références plus ou moins digérées. C’est ainsi que l’on voit régulièrement débouler des projets rétro, qui tablent à fond sur les classiques de cette décennie dorée (pour le cinéma en tout cas). Des séries, comme Stranger Things, le haut du panier, et des films, comme ce Bout du Monde poussif et pas du tout inspiré. Car si Stranger Things n’a jamais caché ses influences, parvenant tout de même à les exploiter avec brio pour nous offrir un divertissement palpitant de qualité, Le Bout du Monde lui, ne voit pas plus loin que le bout de ses références et se plante systématiquement quand il s’agit de rebondir dessus pour tenter d’aller de l’avant.

Et vas-y que je te cite des films sans aucune raison particulière (Gladiator par exemple, qui est un mauvais exemple car il n’est pas du tout issu des années 80), les gamins font du vélo comme dans E.T., les extraterrestres sont méchants comme dans plein de films avec des extraterrestres méchants, les gosses trimbalent chacun leur lot de problèmes, comme dans Stand By Me, et des adultes sont à la ramasse. Jamais vraiment concerné, McG filme donc mollement ses acteurs (par ailleurs plutôt bons) au sein d’une aventure en forme de maladroit et opportuniste patchwork d’idées piquées ailleurs et mal dégrossies.

Effets (pas du tout) Spéciaux

Mais le pire vient peut-être du spectacle en lui-même. Quand le film débute, dans l’espace, on voit un impressionnant vaisseau s’approcher de la Terre et on se dit que les mecs ont géré. Le problème, c’est que le fric a du partir dans cette introduction car par la suite, Le Bout du Monde ne cesse de s’appuyer sur des effets au mieux un peu foireux, au pire complètement à la ramasse. Les images de synthèse d’un autre âge issues d’une mauvaise production Asylum rendent ainsi l’expérience particulièrement pénible. Car c’est bien le minimum quand on raconte une invasion aliens : offrir un spectacle qui se tienne. Ici, rien ne se tient. McG est aux abonnés absent, les effets sont nazes, le design des aliens ne tient pas la route et le scénario enfile les inepties et les facilités comme des perles. Que retenir de ce Bout du Monde au final ? Les acteurs, qui comme souligné plus haut, font le job. C’est tout ? Oui à peu près… Même si au fond, ce film est plus insignifiant qu’autre chose.

En Bref…

Un énième film d’invasion extraterrestre qui joue à fond la carte 80’s pour tenter de surfer sur le succès de Stranger Things. Jamais original, torché à la va-vite, écrit avec les pieds, Le Bout du Monde n’a aucune saveur. Même le générique de fin, avec ses montages tout moisis (un en particulier bât tous les records) est mauvais.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Netflix