Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers jours), et comme je le fais pour la littérature (dans les 10 derniers) je vous parle de l'une de mes trois grandes passions: la musique.
Le titre de la chronique est une adaptation de 4 albums que je connais par coeur tellement je les ai écouté. Chaque note, chaque ton, chaque lignes composent mon ADN.
Par ordre de création:
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" d'Iggy Pop
""Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2
B.I.B.I. c'est bibi, moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi, voulant dire en dialecte irakien, Je t'aime.
Musique, je t'aime.
LA GRANDE MESSE des COWBOYS FRINGANTS
Je découvre Motel Capri je ne sais trop quand et reste estomaqué par le talent musical de Dominique Lebeau, Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras. L'équilibre entre humour, nostalgie, musicalité, profondeur, me plait beaucoup. Je croise même, la semaine dernière, à Longueuil, un camion lettré "GUY LAFLEUR, Plombier". Ce qui confirme que Guy existe, mais a aussi quitté la plomberie Amazone pour partir la sienne. Capitalisant sur la publicité que leur faisait les kids de Repentigny.
J'avoue ne pas trop les suivre pour les 4 albums qui suivront. Trouvant leur volonté d'engagement parfois puéril et malhabile. Le 5ème album ne fera pas complètement exception à ce niveau.
Mais ce seront 16 généreux et riches morceaux que signeront Pauzé/Lépine/Dupras.
Tremblay & Dubeau y mettent beaucoup du leur aussi.
Marie-Annick ouvre l'album doucement au piano pendant 1 minutes 5, qui se fondent tendrement dans Les Étoiles Filantes, un délicieux morceau nostalgique parlant du temps qui passe et ayant l'intelligence d'utiliser la vraie Passe-Partout dans son clip. La chanson sera le premier extrait offert aux radios et restera dans les mémoires longtemps.
L'entraînante Ti-cul suit et donne aussitôt envie de taper du pied.
J'avoue ne pas aimer tellement la suivante, se voulant trop informative, ce qui relègue la musique derrière. Saviez vous aussi que pour gagner une manche dans un rodéo, ce sont 8 secondes qu'il faille tenir à dos d'animal? Non? M'en calissait aussi.
Mais là où je ne m'en fous pas, c'est sur la chanson suivante. Leur plus grand morceau en ce qui me concerne. Leur mieux écrit. Mieux composé. Mieux bâti. Et c'est justement pour mieux bâtir demain que Pauzé à composé paroles et musique sur les dangers écologiques dont nous sommes nous même la source. Le clip est aussi un petit bijou.
La mélancolie abrille la chanson suivante, accompagnée par un tendre accordéon de l'excellente multi-instrumentiste qu'est Marie-Annick Lépine. Morceau signé Pauzé/Lépine/Dupras.
Vincent Caza est aussi musicien et est ami du band. Après une courte intro signée Dominique Dubeau, le groupe lui rend hommage en humour et dans un riche morceau à la fois tendre, comique et dynamique.
La Reine est un hommage à une femme généreuse de son temps, avec un orchestration Felliniesque.
La chanson suivante est l'une de mes préférées musicalement, mais le texte politique alourdit un peu l'écoute. On sent que Les Cowboys Fringants, à qui on avait reproché de simplement souligner les travers sociétaires sans jamais proposer de solutions, s'appliquent peut-être un peu trop, ici en tout cas, à justement lire son propre programme politique. La subtilité ou le métaphore auraient été souhaitées davantage sur un sacré bon beat. Vers 3:42, c'est Marie-Annick qui a composé et qui vogue sur son violon.
Lettre à Lévesque a quelque chose de Bob Dylan. L'harmonica peut-être. Mais encore, à partir de 3:26, on a droit au programme électoral. Oui, ils offrent des solutions, mais en musique, je préfère la subtilité et la métaphore. Dylan brillait à ce niveau. Sans toujours le savoir complètement.
L'un des plus beaux (et cruels) morceaux de l'album est Ces Temps-Ci. Tranche de vie de tournée trempée dans le spleen.
Mais le morceau qui me touche le plus, musicalement, par son texte amoureusement composé, mais aussi pour sa sentie livraison (chantée par Marie-Annick) et sa musique en habile crescendo, c'est Ma Belle Sophie. On a tous connu des belles Sophie. Je ne la sors pas de mes listes de lecture celle-là.
Suffit d'avoir vu les Cowboys Fringants en spectacle (moi, trois fois) pour comprendre à quel point musicalement, Marie-Annick est un pivot important pour absolument tous les morceaux. Dans la composition studio, elle est tout aussi indispensable. Une journée où elle ne pouvait se rendre en studio, les 4 autres ont choisi de jammer pour le fun. Accouchant au final de Shish Taouk.
Au revient au rythme d'été teinté d'humour (qui aurait trouvé sa place sur Motel Capri) pour le morceau suivant. On y dépeint l'univers du Camping Ste-Germaine. Qui n'existe pas, lui.
Le morceau suivant est épique. C'est encore une de mes préférées, musicalement, de ce merveilleux album. Il branche le nom de l'album. Et reste riche en variations de tons. Ce qui me plait très souvent. La chanson est signée majestueusement signée Pauzé/Lépine.
Ce qui clôt l'album est un chant chorale où tous les membres iront de leur petit bout de chanson. C'est signé Pauzé/Lebeau. On ne peut s'empêcher de glisser quelques conseils.
Pour amateurs de folk, de symphonie, de violon, d'accordéon, de banjo, de textes engagés, de politique, de société empreint d'esprit de justice, de variations de tons, de riches guitares, d'humour et de franc parler.
Pour amoureux du Québec dont ce sera la fête dans une semaine.