Il y a quelques années, le Begat Theater nous embarquait dans ses Histoires cachées : nous suivions un objet dans la rue, casque sur les oreilles dans lequel nous entendions les pensées de celle ou celui qui tenait à ce moment cet objet.
Les Fugaces renouvellent cette approche de la solitude en ville. Cette fois, nous sommes dans la pensée des personnages. Celui-ci sera son désir, celle-ci son imagination, celui-là son soutien, celle-là sa raison, celui-là son insolence… Ainsi, c’est tout un groupe déambulant dans un quartier, comme si autour du personnage s’étaient agglomérées et visualisées ses idées, ses inquiétudes, ses espérances. Le groupe vit donc les évènements qui surgissent alors, découvrent en même temps que lui des informations qui vont l’affecter (et donc nous affecter), prend avec lui des décisions, vit des rencontres avec les autres personnages, et ne le lâche pas avant le final époustouflant.
Nous suivions Samir, nous étions avec lui. Il faudrait pouvoir suivre les autres personnages pour voir comment chacun s’arrange avec la vie, les relations, ses choix. Ce sera une autre fois, dans un autre lieu sans doute. Je les quitte avec ce désir de les retrouver bientôt.
J’ai vu ce spectacle à Paris, dans le quartier autour du Square de la Salamandre (20e arrondissement), dans le cadre des Nocturbaines 2019.