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Chaque jour qui passe est une nouvelle impasse

Publié le 21 juin 2019 par Paulo Lobo
Pourquoi me regardes-tu avec ce regard sybillin ce matin, si vilain, tout sauf câlin ?
Toi ma belle, tu veux te faire la malle. Ô terre austère, entends-tu mon râle ? Tu  tournes sans jamais te retourner sur le sort de ceux qui ont le mal de mer.
Chaque jour qui passe, j’ai un peu plus la poisse, la carapace qui se décarcasse, l'espace qui devient impasse.
Je marche sans penser à la rue, je ne sais pas, je n’ai pas de destination, je ne me rappelle même plus d'où je viens,
Il y a cette phrase prononcée de façon mécanique, presque indifférente.
c’est ici que nos chemins se séparent
Il ne savait pas expliquer les tremblements qui avaient surgi en lui, la terre soudainement avait ouvert sa grande mâchoire pour le dévorer tout cru.
alors il était parti sur les chemins, dans les rues vides de sens. Ce n’était pas la première fois. Dans le passé, la violence avait été nettement plus ardue. Il était tombé dans le trou béant, hors de lui-même et avait eu du mal à se retrouver, il s’était reconstruit, un peu ou peut-être pas, il avait surtout construit un autre lui-même. À la longue, il avait fini par ériger une forteresse autour de son âme et il semblait très éloigné/distant de tout ce qui l'entourait,  comme un film projeté en trois dimensions pour lequel il n'avait pas de lunettes adéquates,
Il contemplait le flux de l'existence sans vouloir s’impliquer, sans se mettre à la place de personne.
Il s’en allait dans les rues et cogitait des choses plus ou moins banales, il se disait en fait cela pourrait arriver à n’importe qui, en fait c’est déjà arrivé, ça arrive tout le temps, tout le monde est passé par là. Faudrait presque en rire. À force de voir les estropiés du cœur, il ne comprenait plus comment on est amené à souffrir pour trois fois rien ...
C’est étrange comme toutes les tranches de vie sont comptées, comme toutes les tronches sont captées par les caméras de surveillance.
Comme toutes les cases sont cochées, comme toutes les phrases sont coincées.
Rince-toi le visage, pars en Provence ou à Reims, sauve les apparences, pense à ta panse, fais toi une place au soleil, pense à toi, pousse-toi de là que je puisse passer, touche pas à ma peste
Et tant pis pour ta poire !

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