Après BECK, HAROLD Sakuishi se lance dans 7 Shakespeares, cependant il interrompt la parution pour dessiner un nouveau projet RIN. C’est un Shōnen pré-publié dans le gekkan Shônen et qui compte 14 tomes. La série est terminée de puis 2016. En France 11 tomes sont disponibles chez Delcourt/Tonkam.
Jeune adolescent timide de 16 ans, Norito n’a qu’un rêve : devenir mangaka ! Ses débuts sont assez laborieux, mais pour plaire à la belle Asune, il redouble d’efforts. Rin, 16 ans, a été repérée par une agence de jeunes Idoles. Même si ses talents de médium font parler d’elle, elle refuse la célébrité.
Bien qu’improbable, leur rencontre semble inévitable et pourrait bien bouleverser leur avenir…
J’avais envie de revenir sur ce titre car je n’avais pas vraiment eu l’occasion d’en parler jusqu’à présent. Je lis la série RIN depuis le début de sa publication en France. Force est de constater que je me suis longtemps demandé où voulait en venir l’auteur. Sommes-nous dans un manga qui parle d’un jeune mangaka en devenir, est-ce une histoire fantastique ou bien sommes-nous dans une romance ? Au final, c’est un peu tout ça à la fois, sans pour autant qu’un aspect ne domine l’autre. Cela en fait un manga assez étrange, qui avance à son rythme.
HAROLD Sakuishi prend son temps pour développer chaque thème de la vie de Norito, tout commence à se connecter au 11e tome, où vraiment on comprend plus clairement où il veut venir. Il faut sans aucun doute un peu de recul pour apprécier RIN dans son ensemble et apprécier le résultat final à quelques tomes de la fin. Je suis contente d’avoir persévéré. Même si l’on atteint pas la richesse du récit de BECK, il arrive à nous faire ressentir les émotions de Norito à la perfection.
Graphiquement la qualité est au rendez-vous, avec des personnages haut en couleur, tout en justesse. Quand il parle des mangaka et des directeurs éditoriaux il nous fait découvrir l’envers du décors. Et ça sent le vécu. C’est d’autant plus intéressant. Le monde de l’édition est loin d’être un lieu enchanté à la Disneyland. Les rivalités, les mauvaises décisions, les mauvaises idées peuvent influencer des carrières entières. Les rêves du jeune homme se heurte à des récifs auxquels il ne s’attendait pas. Mais il ne lâche rien, il ne baisse jamais les bras et suit scrupuleusement les conseils qu’on lui donne. Quand le paranormal s’en mêle il tient bon la barre.
Cependant on ne sent pas l’envie de dépeindre que sa noirceur, juste de montrer la réalité, et surtout démontrer avec de la détermination et de la volonté (et du talent), on peut arriver à réaliser ses rêves. Il en fait tout autant pour parler à la fille de ses rêves.
Pour aimer RIN, il faut aimer le style de HAROLD Sakuishi. Depuis la fin de RIN il a repris la publication de 7 Shakespeares dont le 9e tome vient de sortir, alors que KAZE s’est arrêté au 6e tome en 2013. Je ne vous cache pas que là aussi j’aimerai bien lire la suite !
Harold Sakuichi est ici parfaitement maître de son récit commence à avoir un sens au 11e tout de même. Si vous n’aviez pas commencer c’est le bon moment de vous y mettre car seulement trois tomes manquent à l’appel. Espérons seulement que Delcourt/Tonkam ne les sortent pas au compte goutte.