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Le club des punks contre l’apocalypse zombie de Karim Berrouka.

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete
Le club des punks contre l’apocalypse zombie de Karim Berrouka.

Quand Deuspi et Fonsdé émergent de leur dernier trip d'acide dans leur squat, c'est pour découvrir que Paris est envahi par une horde de bouffeurs de cervelle vociférants. Soit la dope était (beaucoup) plus forte que prévu, soit l'apocalypse zombie est bel et bien advenue. C'est peut-être enfin l'occasion qu'attendait Kropotkine, leur maître à penser, pour réaliser un vieux rêve de gosse : faire flotter le drapeau de l'anarchie sur la capitale ! Mais avant de pouvoir crier " No Future ! ", il va falloir se coltiner un paquet de cons....

Un roman cru, trash, violent, chaotique et pourtant... je L'ADORE !

Ce qui fut une grande surprise pour moi. Pour lire ce livre je suis totalement sortie de ma zone de confort. Je n'aime pas trop les zombies... pas du tout les histoires de drogues, et les post-apo bof bof... Bien quelle claque ! Ce roman est une perle !

Par où commencer... les personnages, car nous rencontrons les personnages avant tout. Voici la liste rapide des occupants du collectif du 25 (car situé 25 rue des cataractes) Ils ont tous leurs places. Je vais vous les présenter en une petite phrase chacun:

- Que ce soit nos deux keupon kamé non-stop de Deuspi et Fonsdé , " ils ont débuté la soirée en gobant deux acides qu'ils ont arrosés de quelques binouzes. Du coup, leur cervelle a largement dépassé la cote d'alerte toxicologique. Elle est habituée certes, mais ça ne l'empêche pas pour autant de se mettre en mode free party. "

" Même si elle est chiante avec son militantisme constant contre le sexisme, le machisme, l'homophobie, la transphobie, le racisme, le fascisme, le classisme, l'expérimentation animale, le nucléaire, l'économie de marché, l'urbanisme, la répression, la politique d'immigration, le patronat, la violence contre les punk, la haine des moutons, etc. Ce qui lui a valu le surnom de Miss Antitout, qu'elle n'apprécie guère ".

Mange poubelle (le spécialiste des zombies)

"Simple. On reste terrés ici jusqu'à ce qu'on n'ait plus rien à bouffer ou qu'on pète les plombs pour une raison ou une autre, et ensuite on sort se coltiner avec les furieux. On rencontre des survivants qui tentent de survire tant bien que mal, surtout mal d'ailleurs, et à mesure qu'on progresse vers, je ne sais pas, un havre de paix au milieu de la campagne, préservé de la sauvagerie et du chao, on meurt l'un après l'autre, jusqu'au dernier. Et le film est fini.3 "

Kropotkine (le chef très rouge et noir)

" - Mais putain c'est pas vrai. C'est le soulèvement populaire ! les prémices de l'anarchie. Ça cartonne dans tous les sens ! Bougez-vous ! Je vais péter quelques rotules de keufs et je reviens vous cherchez ? vous vous équipez. Ouaip se dit Fonsdé. Faut être équipé pour la révolution. Il va aller se refaire sa triple crête "

Glandouil et Pustule avec leurs trois chiens.

" Évidemment c'est n'importe quoi. Alors glandouille et Pustule lui disent qu'ils sont d'accord, c'est une belle idée pleine de bons sentiments et super facile à réaliser, on va piquer un yacht, et après on travers la Méditerranée, c'est pas dur c'est tout droit y a pas d'obstacle, c'est comme ça la mer on peut pas se paumer . Mais ils se paument. "

Moi aussi au début j'ai trouvé les noms, ou plutôt les surnoms un peu curieux, mais ils vont très bien aux punks et on les intègre vite. Nous croisons dans le roman beaucoup d'autres personnages attachants ou non qui font face à l'apocalypse zombie.

Ce roman est autant une caricature qu'un roman presque d'anticipation (en cas d'invasion zombie, évidemment). C'est est une invitation, une invitation à coup de pied dans au c** à réfléchir. Une invitation à l'anarchie, mais aussi à la réflexion, à la remise en cause, à la recherche d'une société plus juste. C'est un pamphlet contre l'asservissement sous toutes ses formes (religion, entreprise qui exploitent ses employés, etc.). Mais aussi contre la société de consommation de masse. Cette ode à la liberté est servie par une écriture acide (non pas la drogue) et mordante, crue et pourtant pleine de belles phrases bien pensées et bien tournées. L'écriture est superbe " vrai ", brut de décoffrage et pourtant irréprochable. La narration alterne entre le point de vue des personnages et des passages en flash-back raconté dans un style très biblique " vision de... " " geste de... " Expliqué par le narrateur, avec son propre vocabulaire et sa propre perception des choses ce qui rend le livre très immersif.

La montée en puissance de l'invasion zombie fait monter le stress crescendo. La musique est très importante dans ce roman (après tout nous suivons un groupe de punk) et j'ai regretté de ne pas connaitre tous les groupes cités (je ferai des recherches !). On ne s'ennuie à aucun moment et on se demande comment nos punk ( et l'humanité) vont se sortir ou se faire à l'idée de cette apocalypse zombiesque ( si, si cet adjectif existe...). Les actions sont nombreuses, les descriptions parfaites, elles permettent de bien comprendre ce qui se passe sans être noyé sous les détails. Je garde un petit faible pour Eva dont les nerfs seront rudement mis à l'épreuve.

L'écriture, l'histoire, les personnages, le scénario... même la fin totalement improbable est totalement raccord avec tout ce qui se passe le long du roman. Je vous laisse donc avec quelques citations pour découvrir le style d'écriture et le style tout court sans aucun spoil !

" Kropotkine n'en revient pas. Lui qui avait toujours considéré que leur seul don était de se mettre dans la merde, et que l'unique chose qu'ils avaient apprise , depuis leur venue au monde, était une vague maîtrise des produits stupéfiants. Le zombie révèle ce qu'il y a de meilleur dans le keuppon destroy. "

Alors, vous aussi rejoignez le club des punk contre l'apocalypse Zombie !

Le club des punks contre l’apocalypse zombie de Karim Berrouka.


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