deux mois, deux mois que je n'ai pas écrit ici. deux mois, jamais je n'aurais pensé que cela arriverait un jour. et pourtant, cet instant est arrivé. j'ai laissé le temps passer, couler,... la vie n'a pas été simple en deux mois. j'ai eu besoin de me raccrocher avec ce qui était le plus important : la famille. et en toute honnêteté, j'aurais préféré revenir dans la joie. enfin nous préparons les vacances. c'est positif.
au moins de juin, nous avons eu la plus belle des nouvelles : celle d'un nouveau bébé. celui que nous attendons depuis fort longtemps. celui qui n'arrivait pas. j'avais enchainé les tests pendant une année en vain. peut-être que l'allaitement empêchait quelque chose. puis, on a aussi mis beaucoup sur ma cloison totale à l'utérus. les études disent que la fertilité baisse et qu'il y a 40% de risque de faire une fausse couche. l'amoureux m'avait dit de ne pas sauter de joie. on allait attendre pour l'annoncer au monde de toute façon. dans cette histoire, j'ai donc fait trois prises de sang (je ne compterais pas celle du final que l'hôpital m'a demandé). une première qui confirmait à peine ce test de grossesse positif. l'amoureux sentait que quelque chose s'était implanté dans mon ventre. j'ai refait une sept jours plus tard, au même bras toujours parce ma veine est plus visible. nous étions à un mariage lorsque nous avons reçu les résultats (par internet c'est magique), je fus bel et bien enceinte. un merveilleux jour pour nous.
évidemment, j'ai fait tout de suite attention à la toxo, à ne pas trop porter la canaille,... il fallait garder les 60% de chance pour nous. il était hors de question de revivre cette expérience de fausse couche quatre ans plus tôt. et il y a eu ce mercredi, l'amoureux m'avait demandé de prendre ma demi-journée ce qui a été accepté. il faisait beau et tout allait bien. j'avais passé une belle matinée sous la canicule. on se sentait bien. néanmoins, j'ai remarqué des petites pertes. je me suis mise à pleurer direct. ce n'était peut-être rien. et c'est parti. nous avons même été cherché lily prune plus tôt au centre. on a profité à trois. heureux comme jamais. cependant, les choses se sont empirées le soir après la douche. là, je savais que ce fut terminé. direct les urgences en famille, en pleurs. et rassurer lily prune fut extrêmement compliqué. elle ne savait pas, nada. on lui a expliqué que c'était ici qu'elle était née. il n'y avait personne et ce fut plutôt tranquille. je suis vite passée mais seule. je devais être courageuse lorsqu'on me dira que tout était terminé.
l'interne m'a examiné. ce ne fut pas brutal. mais désagréable l'échographie pelvienne. au début, je ne voulais même pas regarder l'échographie. puis, j'ai eu un espoir et j'ai cherché une petite chose. il ne voyait rien. mais il a bien vu ma cloison que personne n'avait vu auparavant sauf lors de ma césarienne. je suis ressortie avec une nouvelle prise de sang.
et j'ai pleuré. j'ai pleuré. pour lily prune j'avais très mal à la tête. c'est au cœur plutôt. on a pleuré à deux. le lendemain, troisième prise de sang en trois semaines, je pense que j'aurais pu la faire moi-même. j'ai beaucoup pleuré. les résultats en main, nous avons filé aux urgences de nouveau. voilà trois prises de sang, mon sort était lié. je n'avais aucune envie de confirmer cette fausse couche. mais d'après la médecin ce fut une bonne nouvelle car elle était "spontanée et expulsive", la chance de ne pas avoir à subir un curetage and co. puis, je ne devais pas m'en faire car les femmes font en moyenne trois fausses couche dans leur vie. merci mais je m'en moque. je ne pourrai pas vivre cela une fois de plus. mais je ne peux penser à celles à qui cela arrive.
je suis donc tatiana, 30 ans, 3 grossesses et une enfant (c'est ce qui est le plus dur à accepter dans mon cas). j'ai eu envie encore de vous parler de ce sujet tabou. parce que je suis loin d'être seule. j'ai eu beaucoup de témoignages, de soutien,... tu n'es pas seule <3 parfois les mots sont brutaux, maladroits bien souvent,... les personnes ne savent pas comment réagir. et je ne leur en veux pas.je pense donc à vous toutes qui avez subi ce genre d'épreuves, ce n'est pas facile. personne n'a le droit de vous dire le contraire et comment réagir. je pense aussi à tous les papas qui sont aussi des victimes colatérales parce que je me suis rendue compte qu'il ne comptait que très peu dans ce malheur. et pourtant, ils vivent le deuil de la même façon. sauf qu'ils ne sentent rien de ce qu'il se passe à l'intérieur.
quelques semaines après, j'ai encore le besoin de pleurer. laissez-moi pleurer.
ps : merci à tous vos mots d'amour.