[Critique] ÉVASION 3
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Titre original : Escape Plan 3 : Devil’s Station
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : John Herzfeld
Distribution : Sylvester Stallone, Jin Zhang, Harry Shum Jr., Lydia Hull, Dave Bautista, Curtis Jackson, Devon Sawa…
Genre : Action/Suite
Date de sortie : 17 juillet 2019 (DTV)
Le Pitch :
Le fils d’un ancien collaborateur de Ray Breslin kidnappe la fiancée de ce dernier. De quoi pousser Ray à traverser l’Atlantique pour infiltrer la prison de haute sécurité dans laquelle est retenue sa belle. Ça tombe bien, c’est aussi là que la fille d’un puissant industriel chinois a été amenée…
La Critique d’Évasion 3 :
Évasion 2 est sans aucun doute l’un des pires films de la carrière de Sylvester Stallone. Un film né d’un deal avec une boite de production chinoise visant à permettre à Sly d’enfin lancer Rambo V. Le truc, c’est que deal en question prévoyait aussi un troisième volet, tourné à la suite du deuxième, dans des conditions similaires, c’est à dire en Europe de l’Est, avec un budget réduit. Cette fois-ci, c’est le vieil ami de Stallone, John Herzfeld (avec lequel il avait déjà tourné le drame mou du genou Bad Luck) qui s’est chargé de réaliser la chose. En 17 jours seulement s’il vous plaît. Comme si le film n’était pas déjà assez mal barré comme ça. Mais Stallone, après avoir lui-même conspué Évasion 2, a vite tenu à rassurer ses fans sur Instagram en affirmant que le 3 était d’un tout autre calibre et qu’il s’était jeté à corps perdu dans l’action. À l’arrivée, bien que les espoirs restaient quoi qu’il en soit minces, force est de reconnaître que cette suite fait meilleure figure que le deuxième épisode. Pour autant, on est encore très loin du sans faute…
Prison re-break
Dans Évasion 3, Stallone ne doit pas s’évader de taule, la spécialité de son personnage, mais y entrer pour sauver sa petite amie. Ça c’est pour l’histoire centrée sur Sly. Car le film en cache une autre, dont on se fout assez rapidement tant elle semble bien trop alambiquée pour sonner avec une quelconque efficacité. Il est question d’un conglomérat chinois cherchant à acheter des terrains aux USA. Mais l’affaire capote quand le super méchant s’en mêle et force deux types hyper burnés et bien sûr experts en arts-martiaux à rejoindre Sly pour aller exploser la tronche des bad guys. Du coup, et même si c’est Sylvester, accompagné de Dave Bautista et Curtis Jackson, que l’on voit sur la jaquette, il faut bien une bonne dizaine de minutes avant que Sly ne pointe le bout de son nez. Curtis Jackson lui, ne fait que passer une tête le temps de pianoter sur son écran d’ordinateur. Bautista pour sa part, a droit à une scène d’action et c’est tout. Comme Stallone d’ailleurs, qui commence enfin à faire un truc intéressant après une heure de film. Certes sa baston vaut le coup d’œil et se montre assez brutale, mais on est très loin des promesses initiales de l’acteur.
Derrière les barreaux
Car Sly n’est pas l’acteur principal d’Évasion 3. Il est juste là pour donner de la crédibilité à l’histoire et pour apposer son nom sur l’affiche, afin de séduire le public. Les véritables stars du métrage, ce sont Jin Zhang et Harry Shum Jr.. Ce sont eux qui ont droit aux scènes d’action les plus construites et ce sont eux que l’on voit le plus longtemps à l’écran. Stallone fait de la figuration de luxe. Mais il le fait bien et il est vrai que son implication, même aussi minime, est moins vaine que dans l’épisode précédent. Mais bon… Pas de quoi se lever la nuit. On est ici tellement loin d’un Haute Sécurité ou d’un Tango & Cash qu’on ne peut s’empêcher de se lamenter. John Herzfeld filme ses comédiens sans énergie, c’est éclairé à l’arrache et l’intégralité du tournage semble s’être déroulé dans un entrepôt désaffecté. On voit aussi très bien que le film n’a bénéficié que d’un budget famélique car il faut bien se rendre à l’évidence : tout ceci tient davantage du téléfilm. Rien ici n’est digne de l’aura de Sly ou même du potentiel de ses jeunes partenaires. Et on ne parle pas du scénario. Si le film a été tourné en 17 jours, il ne fallut certainement pas plus de 17 minute aux scénaristes pour dresser les grandes lignes de ce divertissement fainéant et vain que quelques bastons assaisonnées de fulgurances gore ne suffisent pas à sauver.
En Bref…
Meilleur que le navrant deuxième volet, cet Évasion 3 ne vole quand même pas bien haut. Filmé à la va-vite dans des conditions n’arrangeant rien à l’affaire, porté par un Stallone relégué au second plan et racontant une histoire dont on finit très vite pas se moquer, il fait juste le minimum syndical, sans trop forcer. Autant dire qu’on est vraiment très loin des actionners de l’âge d’or du genre.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport