The forbidden Kingdom de Rob Minkoff

Résumé: Fan de films de Kung Fu, le jeune Jason se rend régulièrement dans la boutique du vieux Hop afin d’assouvir sa passion. Suite à une tentative de holdup dans la boutique, Jason se retrouve en possession d’un bâton magique qui le transporte en pleine Chine féodale. Il ne tarde pas à apprendre qu’il a été choisi pour ramener le bâton à son propriétaire, le légendaire Monkey King, afin que celui-ci puisse mettre fin au règne du sanguinaire Seigneur de la Guerre.

Jet Li et Jackie Chan réunis dans un même film. Une rencontre fantasmée depuis des années par tous les fans de films de Kung Fu et qui se réalise enfin dans un film plutôt sympathique il faut l’avouer. Si The forbidden Kingdom n’est pas le monument qu’on était en droit d’attendre d’une telle rencontre, il reste néanmoins un bon divertissement tirant correctement parti de la présence des deux stars. L’histoire est une quête initiatique classique, où le jeune ado chétif va apprendre le courage (et le Kung Fu) auprès de deux maitres des arts martiaux (et quels maitres !) et ainsi réussir à vaincre le tyran. Un pitch classique mais toujours efficace.

Premier bon point, le héros ne vole pas la vedette aux deux stars du film. S’il sert de référent au spectateur et apprend le Kung Fu, il reste cependant la plupart du temps dépassé par les événements, laissant le soin à Jet Li et Jackie Chan de se battre contre les différents ennemis rencontrés. Du coup le personnage parait un peu fade, mais rappelle aussi tout un pan du cinéma des années 80, du style Karaté Kid ou Bloodsport. Vous savez, ces films où on pouvait croire qu’on pouvait apprendre le Kung Fu en quelques jours et où le jeune ado chétif réussissait à foutre une raclée aux vilains garçons de son lycée… Un coté naïf finalement pas déplaisant et qui aide énormément à s’attacher aux personnages. L’autre point qui fait plaisir réside dans les nombreuses références à la filmographie des deux acteurs et à tout un pan du cinéma de Hong Kong. Que ce soit dans les techniques de combats utilisées par chacun (le style acrobatique de Drunken Master pour Jackie Chan et le style sec et sans fioritures de Fist of Legend pour Jet Li) ou les costumes (la sorcière aux cheveux blancs évoque le film de Ronny Yu The Bride with white Hair), tout concourt à caresser l’amateur dans le sens du poil, sans que ces références ne deviennent trop envahissantes. A noter qu’on retrouve aussi l’excellent Colin Chou dans le rôle du despotique Seigneur de la Guerre. 

Mais si on va voir ce genre de film, c’est bien évidemment pour les scènes de combat. Chorégraphiées par l’inusable Yuen Woo Ping, celles-ci sont nombreuses et variées et plutôt bien emballées par un Rob Minkoff appliqué (réalisateur entre autres du Roi Lion et de La Maison hantée et ses 999 Fantômes). On est certes loin du génie d’un Tsui Hark ou des frères Wachovski à ce niveau, mais au moins les scènes sont lisibles et dynamiques. Le gros morceau de bravoure reste bien entendu l’affrontement Jet Li / Jackie Chan, qui intervient en milieu de film et dure une bonne dizaine de minutes. Une scène parfaitement représentative du film : fun et purement destinée au plaisir du spectateur et des deux acteurs, visiblement très contents de pouvoir enfin jouer ensemble. Le film étant tout public, il comporte peu de violence graphique et de débordements sanglants, mais ce n’est pas gênant, vu le coté conte de fée du métrage.

Au final, on pourra certes reprocher une certaine mollesse des scènes de transition et le fait que les acteurs chinois peinent quelque peu à s’exprimer en anglais, mais The forbidden Kingdom reste un très sympathique divertissement, humble dans ses intentions, et purement pensé en termes de plaisir du spectateur. Et sur ces points, il atteint parfaitement son but, ce qui est tout à son honneur.