Depuis le succès international de la série télévisée La servante écarlate, plus personne n'ignore le nom de Margaret Atwood. L'autrice canadienne est connue des lecteurs depuis un temps bien plus long - le roman était d'ailleurs paru en 1985 pour sa version originale et deux ans plus tard en français (traduit par Sylviane Rue chez Robert Laffont). Cette année, nous aurons droit à la suite de son roman le plus célèbre. Il sort le 10 septembre aux Etats-Unis (en Italie le même jour, en Espagne deux jours plus tard) et était programmé en français pour le 7 novembre chez Robert Laffont. Mais la date de mise en vente vient d'être avancée au 10 octobre, une belle marque de confiance plutôt que de la précipitation, envers une écrivaine qui ne déparerait pas le palmarès du Nobel où il n'y a d'ailleurs pas tant de femmes... On pourra donc lire dès ce moment Les Testaments. Et rattraper en même temps La servante écarlate si on ne l'avait pas lu, puisqu'il ressort en même temps avec une préface inédite dont l'éditeur a bien voulu donner un extrait:
J’ai commencé [La Servante écarlate] à Berlin Ouest, en 1984 – oui, George Orwell regardait par-dessus mon épaule –, sur une machine à écrire allemande que j’avais louée. Le Mur était tout autour de nous. De l’autre côté, il y avait Berlin Est, et aussi la Tchécoslovaquie et la Pologne, que j’ai visités tous les trois à l’époque. Je me souviens de ce que me disaient les gens, et de ce qu’ils ne me disaient pas. Je me souviens des pauses significatives. Je me souviens que j’étais moi-même obligée de faire attention à ce que je disais, de peur de mettre quelqu’un en danger par inadvertance. Tout cela s’est retrouvé dans mon livre.
Un nouveau roman de Salman Rushdie est annoncé le 3 septembre chez Random House, aux Etats-Unis. Quichotte est, ce n'est difficile à imaginer, inspiré du classique de Cervantès. Replacé, bien entendu, à notre époque, où je me demande bien quels seront les moulins à vent contre lesquels il aura à combattre avec sa triste figure. Sauf erreur, c'est le quatorzième roman d'un auteur qui a retrouvé toute sa place dans la galaxie littérature après que celle-ci avait été un peu occultée par une fatwa envahissante à la parution des Versets sataniques - et bien qu'il ne s'en soit jamais totalement débarrassé.
A ma connaissance (mais on ne me dit pas tout), il n'y a pas de traduction française annoncée pour tout de suite.
Le Hongrois Laszlo Krasznahorkai n'est pas très connu du grand public, c'est dommage. Lauréat de nombreux prix littéraires, il a publié des romans impressionnants comme Seiobo est descendue sur terre, le dernier traduit en français (par Joëlle Dufeuilly, chez Cambourakis) ou Guerre & Guerre. Les nouvelles de Sous le coup de la grâce (traduites par Marc Martin chez Vagabonde) sont au même niveau d'intelligente sinuosité. En français, Cambourakis publiera le 4 septembre, dans une traduction de Joëlle Dufeuilly, une longue nouvelle, Le dernier loup, en même temps que la collection de poche d'Actes Sud, Babel, rééditera Seiobo est descendue sur terre.
Et, puisqu'il n'y a pas que la langue française, il est bon de savoir qu'en septembre paraîtra chez New Directions la traduction en anglais de Baron Wenckheim's Homecoming.
On n'oubliera pas de remarquer combien les Editions Belfond continuent de croire aux chances de Haruki Murakami, souvent cité, candidat malheureux jusqu'à présent. Le 3 octobre paraîtra Profession romancier, un ouvrage publié au Japon en 2015.
Et on ajoutera celles et ceux auxquels je n'ai pas pensés mais que l'Académie suédoise n'aura peut-être pas oubliés...
