La coquecigrue et ces autres noms volants

Probablement inventée par Rabelais, la coquecigrue est un oiseau imaginaire dont l’origine étymologique est incertaine. Il pourrait s’agir d’une contraction de coq-grue et cigogne ou de coq-ciguë et grue. On retrouve cet oiseau dans différentes expressions issues de la littérature. Peu usitées de nos jours, elles vous permettront peut-être de briller en société si vous osez les prononcer. Si un de vos voisins de table  un drôle d’oiseau, soit dit entre nous!), ravi par vos charmes, vous demande par exemple, quand il peut espérer vous revoir et que vous n’avez nullement envie de le recroiser. Dites- lui de façon littéraire :

« Je pense que nous nous reverrons à la venue des coquecigrues

 ».

Verra-t-il les coquecigrues?

Aussi lourdaud qu’il parait, il pourra toujours attendre, elles ne viendront pas. Ces oiseaux chimériques

voyagent en groupes, tout comme les oiseaux migrateurs, mais dès qu’un individu les remarque, l’oiseau de tête, lance un cri strident qui indiquent  aux suivants de devenir invisibles.

Il est fort possible que votre voisin de table  « raisonne comme une coquecigrue », comprendre d’une façon absurde. Dans sons cas, n’hésitez pas à dire qu’il raconte des coquecigrues

, à savoir des balivernes et des sottises.

Quelques conseils pour vous éviter d’avoir un coup d’aile (être en difficulté) et de raconter des coquecigrues

Quant à vous, peut-être vous plaisez-vous dans la peau d’un chasseur de coquecigrues

, c’est à dire un rêveur, avide de chimères et d’extravagances. Alors puisque nous en sommes aux noms d’oiseaux, nous vous conseillons lors de vos prochains rendez-vous galants d’éviter les têtes de linotte ( individu étourdi). Elles vous feraient sans doute faire le pied de grue (attendre longtemps). Oubliez aussi les partenaires bavards comme des geais (affables) et les faisans ( personnages malhonnêtes) qui risqueraient quant à eux de vous placer devant le miroir aux alouettes et faire de vous le dindon de la farce .

Sur ce, je vais arrêter de bailler aux corneilles (

ne rien faire) car même si vous êtes des lecteurs chouettes (sympathiques), je suppose que vous ne voudriez pas y laisser des plumes (perdre ses biens) et avoir l’impression d’être pris pour des pigeons . Je ne voudrais pas vous faire crier comme les orfraies !

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