Parmi la population Dayak de Bornéo, les Iban constituent aujourd’hui le groupe le plus important qui se sont installés pour une majorité au Sarawak, au gré de migrations successives en provenance du Kalimantan. Ils ont développé un habitat particulier que constituent les maisons longues et qui peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres. Celles-ci abritaient ((ent) plus rarement de nos jours) des dizaines d'appartements (ou bilek) où vivait la famille souvent composée de trois générations. Le bilek est aussi l'endroit où l'on entreposait les biens de prestige ou "sacrés" (jarres, gongs, charmes...).
De nos jours, comme on le voit sur la photo ci-dessus, les toits de tôle ont remplacé les anciennes toitures et l'espace de vie s'est quelque peu vidé (photos ci-dessous).
L'espace de vie, c'est cette cette longue galerie commune appelée ruai . Lors de mon court séjour en 2016, j'y ai rencontré le soir, des personnes, âgées pour la plupart, assises sur des nattes en osier, buvant la bière de riz, le tuak, discutant, sortant des gongs pour l'occasion... Peut-être étaient-ils entreposés là pour les fêtes de Gawai Dayak, symbole de la vie commune harmonieuse, encore importantes de nos jours et prenant place dans ces maisons-longues.
La société Iban n'était pas à proprement parler strictement hiérarchisée, mais chaque maison longue était dirigée par un tuai rumah, un homme "recruté" pour ses qualités exceptionnelles telles la bravoure, l'éloquence et plus généralement le charisme. Peut-être, était-il comparable au Big man rencontré dans les sociétés mélanésiennes où le système héréditaire était rejeté au profit d'un modèle équitable mais pas vraiment égalitaire.
De nos jours, la fonction de tuai rumah existe toujours, et constitue un poste d'influences convoité par les partis politiques.
À suivre...
Photos 1 et 2 : Maisons longues à Banting, août 2016.
Photo 3 : Intérieur d'une maison longue © Charles Hose.