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Comment utiliser un screener

Publié le 16 août 2019 par Chroom

On me demande souvent comment je trouve et sélectionne mes titres. Parfois je tombe dessus un peu par hasard, mais la plupart du temps j'utilise des screeners qui me permettent de rechercher en masse sur l'ensemble du marché les actions, en fonction de certains critères. Il y a un peu à boire et à manger au niveau des screeners, certains sont gratuits (Yahoo), d'autres payants, certains même très onéreux. Il y en qui offrent des possibilités énormes, avec des indicateurs à n'en plus finir et des possibilités de backtest (portfolio123), alors que d'autres sont très sobres et sommaires (Marketwatch ou CNBC). Parfois on y trouve majoritairement des variables d'analyse technique (stockmonitor), parfois plutôt pour l'analyse fondamentale (gurufocus), souvent les deux (finviz, MarketInOut, TradingView, Quant Investing ou Motley Fool). Certains enfin sont focalisés sur des thèmes précis, comme les dividendes (dividendinvestor).

Généralement un screener simple et gratuit couvre les besoins les plus importants. Après tout, le but, c'est de dénicher un certain nombre d'actions, qu'on repassera sous la loupe plus tard. Un screener payant, un peu plus perfectionné pourra faire gagner un peu de temps, en offrant de meilleures possibilités de filtrage. Parfois aussi il permet de tomber sur des titres qui passeraient en dehors du radar du screener plus basique. Néanmoins, il ne sert à rien de souscrire à un screener ultra perfectionné. C'est même contre-productif car non seulement cela représente un coût, mais surtout on perd de vue l'essentiel, l'analyse du titre lui-même. Un screener ne peut pas remplacer votre propre jugement. D'autre part, pouvoir backtester c'est bien, mais des scientifiques, comme J. Siegel ou J. O'Shaugnessy, l'ont déjà fait pour nous. Il ne sert donc à rien de vouloir réinventer la roue. On le fera de toute façon moins bien qu'eux.

En fait, le plus gros problème dans le choix du screener c'est le marché qu'il offre. La plupart en effet se limitent au marché américain. On est donc très vite coincé quand on veut investir en Europe ou dans le monde entier.

J'ai choisi ici de vous présenter le screener de FT. Il est gratuit, simple d'utilisation et couvre une bonne partie de besoins. Ce n'est pas la Rolls Royce mais ça permet déjà de dénicher des opportunités, au niveau international. Je trouve beaucoup de titres que je vous présente ici par ce biais. Le défaut de FT, c'est que depuis quelques temps l'accès aux données des entreprises est payant. Cela veut dire que lorsque vous avez trouvé vos titres, il va falloir aller sur votre plateforme usuelle pour les analyser (par exemple Yahoo Finance ou sur le site de la société concernée), ou alors payer l'abonnement à FT. Vous pouvez aussi tout faire depuis Yahoo, avec leur screener, mais je trouve ce dernier moins bien.

Utilisation du screener

Comment utiliser un screener

Pour ceux qui ne veulent pas se casser la tête, il y a déjà un certain nombre de screeners prédéfinis, y compris un pour "Warren Buffett" et un autre pour "Ben Graham". Voilà qui sonne déjà bien. En cliquant sur "View" on accède aux résultats et aux critères du screener. On peut s'amuser à aller voir comment c'est construit, ce qui nous donne une première idée du fonctionnement de l'outil. Mais le mieux, c'est de partir d'une "page blanche".

Voyons donc pas-à-pas comment cela fonctionne.

Il y a trois groupes bien distincts de critères, d'abord les pays, ensuite les secteurs d'activité et enfin les attributs financiers proprement dits. On remarque déjà à droite les 143'417 titres à notre disposition. Il y a donc du choix, ce qui a son importance car l'écrémage va se faire très rapidement aussitôt qu'on appliquera certains filtres fondamentaux.

Comment utiliser un screener

En étendant le menu "Country", on peut sélectionner par région (Europe, Amérique, Afrique et Asie/Pacifique) ou, plus précis, par pays. Si on ne choisit rien, l'ensemble des titres restent actifs. Dès qu'on clique, on filtre. On va se limiter pour le test à quelques pays développés : Belgique, France, UK et Suisse en Europe, USA et Canada en Amérique, et Japon en Asie/Pacifique, soit 7 pays au total. Il ne nous reste "plus que" 36'922 titres. A noter que si on s'était limité aux USA, on en aurait que 17'686. D'où l'importance d'avoir un screener international.

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Passons aux types d'activité. Là aussi on peut faire un choix macro, par secteur, ou plus fin, par industrie. Pour l'exemple on va se focaliser sur les entreprises de nature plutôt défensives, soit celles qui sont le plus susceptibles d'assurer un paiement régulier (et si possible croissant) des dividendes. J'ai choisi ici les secteurs des biens et services de consommation, la santé, le pétrole & gaz, les télécommunications et les services publics. Dans industrie, j'ai simplement cliqué sur "All...", mais j'aurais aussi peu aller un peu plus dans le détail en enlevant par exemple "Automobile & Parts" dans "Consumer Goods" ou alors en ajoutant "Aerospace & Defense" sous "Industrials". On se retrouve avec 20 secteurs, comprenant un total de 14'768 titres. Parmi ceux, il ne nous en reste plus que 4'949 étant donné que nous avons filtré auparavant nos régions de recherche. Si vous ne voulez pas choisir de secteur ou d'industrie en particulier, je vous conseille de tous les sélectionner (avec "All..."), plutôt que de ne rien filtrer. Si vous ne le faites pas vous serez pollués par des titres apparaissant en double.

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Passons maintenant aux choses sérieuses. En étendant le menu "Equity attributes", on accède aux critères fondamentaux et techniques. Par défaut, il y en a déjà quatre qui sont affichés : Market Cap, Beta, Dividend Yield et Consensus Forecast. Vous pouvez sans autre supprimer (Remove) le dernier, il ne sert à rien (sauf si vous êtes contrarian et voulez acheter des titres recommandés à la vente par les analystes). Le beta peut éventuellement aussi être enlevé, à moins que vous souhaitiez vous limiter par exemple à des titres bien défensifs (beta < 1). Mais on a déjà fait un peu ce travail indirectement avec le choix des secteurs d'activité. Pour moi ce n'est pas un attribut primordial, donc je l'enlève. Idem pour la capitalisation (market cap). Je préfère plutôt les petites et moyennes entreprises, mais c'est surtout parce qu'elles sont en principe moins chères. Donc mon critère premier est la valorisation, pas la capitalisation. Donc j'enlève aussi ce critère.

Reste le rendement en dividende (dividend yield). Pour moi le dividende doit être suffisamment intéressant pour qu'il en vaille la peine. Je saisis donc "1" dans la case de gauche, ce qui m'assure un rendement d'au moins 1%. J'aurais aussi pu mettre un maximum, sachant que les rendements trop importants sont généralement de faux-amis. On verra néanmoins plus loin qu'il y a une meilleure méthode pour cela. Il y a 51'112 titres qui paient un dividende d'au moins ce niveau, mais avec les critères préalablement établis, il ne me reste déjà plus que 2'136 titres.

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Un petit truc en passant, il est possible pour chaque critère, plutôt que de saisir directement une valeur numérique dans le champ, de choisir son intervalle parmi la distribution des titres (en cliquant sur les deux flèches opposées sur la droite) :

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Puis, en cliquant sur "+ Add or change criteria" on accède enfin au reste de la panoplie. Il y a 12 catégories. Chaque fois que l'on clique sur l'une d'entre elles, un ou plusieurs critères différents s'affichent.

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Laissons de côté la catégorie "Default", dont nous avons déjà abordé la plupart des éléments et qui n'apporte pas grand chose. Idem pour Stock Metrics. Seul le critère "Institutional Percent Held" pourrait être intéressant, si l'on cherche par exemple des titres où les institutionnels sont très peu présents. Ceci étant dit, du moment qu'on recherche des titres qui ne sont pas trop valorisés, ce sera en principe le cas. Encore une fois c'est un critère secondaire. Il ne sert à rien d'ajouter des couches de filtres qui vont dans le même sens, autant se focaliser sur les critères primordiaux.

Cela commence à devenir intéressant sous "Balance Sheet", notamment avec le current ratio (ratio de liquidité générale). Je l'ajoute à mes filtres et je le délimite à un minimum de 1.5, ce qui me donne des entreprises qui comportent plus d'actifs courants que de passifs courants, avec une marge de sécurité J'exclus donc par ce biais les entreprises qui rencontrent des difficultés, temporaires ou pas, avec leurs liquidités (et qui risqueraient donc un défaut de paiement). Il y a 61'153 titres qui correspondent à ce critère, mais il n'en reste déjà plus que 880 par rapport à notre sélection en cours ! Pour conserver plus de candidats potentiels, on aurait pu aussi ne pas prendre de marge de sécurité, en mettant seulement "1", mais dans ce cas l'analyse proprement qui suit nécessite qu'on soit encore plus particulièrement vigilant et exigeant.

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Sous Growth Rate, on peut poser son choix par exemple sur des valeurs dites de croissance, qui affichent une bonne progression de leurs bénéfices. On reviendra là-dessus un peu plus loin, avec la catégorie "Growth" qui est un peu dans le même ordre d'idée. Laissons donc ce thème pour l'instant de côté.

Valuation Multiples. Nous y voilà. Le nerf de la guerre. Vous trouverez plus d'informations au sujet de ces indicateurs ici. On peut choisir parmi le fameux PER, le Price to Book (MRQ= trimestre le plus récent), le Price to Cash Flow (TTM = 12 derniers mois roulants) et le ratio prix/ventes. Il n'y a malheureusement pas le FCF, mais on peut obtenir une idée approximative de celui-ci en passant par le CF, en étant évidemment plus "sévère" pour ce dernier.

Il est possible ici de se focaliser sur un seul critère et de rechercher les actions les moins chères par rapport à celui-ci ou alors des les utiliser tous en même temps, en écrémant les valeurs les plus élevées pour chacun d'entre eux.

Pour l'exemple, suivons ici cette dernière approche. J'ai donc saisi des valeurs limites pour chaque ratio de valorisation. L'avantage du panachage c'est qu'il nous évite certaines mauvaises surprises (typiquement une entreprise se négocierait très bon marché par rapport aux ventes mais dont la marge serait tellement faible qu'elle réaliserait un bénéfice misérable : dans ce cas le PER serait très important). Le désavantage c'est qu'on rate potentiellement des entreprises fortement sous-valorisées par rapport à certains critères (par exemple une forte décote par rapport aux actifs, mais avec très peu de bénéfices).

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Nous voilà désormais avec 184 titres qui peuvent encore rentrer dans le moule.

Passons à présent à la catégorie "Management Effectiveness", qui se rapporte à le rentabilité de l'entreprise. Les investisseurs orientés valeur de croissance seront certainement intéressés par ce point (entre autres). Ceci étant dit, la recherche n'a jamais pu réellement confirmer la supériorité de ces critères. Donc laissons ce côté ces éléments. Idem pour la taille de l'entreprise (Measures of Size), pour les raisons déjà évoquées.

Sous "Price", on trouve la variation du prix sur les 52 dernières semaines. Bien que c'est un critère technique, je l'emploie parfois pour éviter de tomber sur un couteau qui tombe. En utilisant un minimum à -15%, je tolère une petite variation négative par rapport à il y a un an, qui peut se justifier du fait de la volatilité normale d'un titre. Par contre j'élimine les titres en pleine déconfiture. Les investisseurs pure valeur considèrent cela comme une hérésie bien évidemment. Cela m'a néanmoins plus souvent servi que desservi. A vous de voir... Mais il ne reste dejà plus que 59 titres disponibles !

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En ce qui concerne les marges (Margins), c'est pareil que pour la rentabilité. La recherche n'a pas pu prouver l'utilité de cet indicateur. Idem pour la croissance (Growth). Historiquement parlant les valeurs de croissance sont moins performantes que les titres de valeur, même si depuis dix ans c'est le contraire qui se passe, à cause, ou grâce, à une politique monétaire hyper-expansionniste des banques centrales. Plus cette différence en faveur des titres de croissance perdure, plus il y a de chances pour que dans le futur exactement le contraire se produise. On laisse de côté également la catégorie "Efficiency" qui ne nous est d'aucune utilité.

La dernière catégorie, Financial Stength, nous intéresse déjà plus. C'est ici qu'on trouve la fameux "Payout Ratio", qu'on limitera à 70. Ceci nous permet de nous concentrer sur des titres dont le dividende est bien couvert par les bénéfices. On remarque que ce critère ne change rien à notre sélection, puisqu'il reste toujours 59 candidats. Ceci est dû à un effet indirect de filtrage des indicateurs précédents, en particulier ceux du Yield et du PER (Payout Ratio = Yield x PER). On peut aussi utiliser dans cette catégorie le "total debt to capital". Personnellement je préfère contrôler la dette par rapport à l'image d'ensemble de l'entreprise, lors de l'analyse proprement dite. Je me borne donc ici à saisir une limite haute à 0.8 afin filtrer uniquement les cas extrêmes.

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Voilà qui nous amène à 57 actions susceptibles de nous intéresser. Pour rappel, nous sommes partis de 143'417. Avec neuf critères, pourtant laissés très larges, nous avons considérablement réduit la sélection.

57 titres, c'est encore un peu beaucoup avant de passer à l'analyse. On peut dès lors faire du fine tuning avec des critères laissés délibérément de côté. Je vous avais dit que les valeurs de croissance n'étaient historiquement parlant pas plus performantes que les titres de valeur. Ceci étant on pourrait tout de même vouloir éviter les entreprises qui ne sont pas parvenues à augmenter leur bénéfice ces cinq dernières années. Ceci se fait simplement en choisissant sous "Growth" :

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A noter que j'ai mis "1" au lieu de zéro, car le screener n'effectue bizarrement pas de filtre si on met une valeur nulle. "1" signifie qu'on recherche des entreprises dont le bénéfice par action a progressé au moins de 1% par an en moyenne sur ces cinq dernières années. C'est peu demander, mais avec ceci on élimine encore passablement de titres, puisqu'il ne nous en reste que 36. On aurait pu faire la même chose sur les dix dernières années, mais expérience faite ce dernier filtre élimine un peu trop de sociétés, non pas pour des raisons fondamentales, mais tout simplement par manque de données (et je ne parle pas forcément de sociétés qui n'existaient pas il y a plus de cinq ans).

Avant de sortir notre short-list, on va encore effectuer un dernier écrémage, en étant un peu plus "sévère" sur certains critères de valorisation, histoire de prendre une marge de sécurité supplémentaire. On aurait pu le faire plus tôt, mais avant de débuter on ne sait jamais avec quoi on va se retrouver. C'est pourquoi nous sommes partis avec des valeurs limites assez larges (en évitant tout de même les titres onéreux).

Vu qu'on est dans une approche dividendes, je veux que l'entreprise soit bon marché particulièrement par rapport aux liquidités qu'elle génère (qui pourront elles-mêmes être retraduites en distributions). Je pourrais aussi être plus exigeant en matière de rendement, mais celui-ci ne traite pas de manière équitable deux entreprises qui ont des politiques différentes en matière de distributions.

Comme le screener de FT ne fournit pas de données de valorisation par rapport au FCF, je l'estime à partir du CF. Par rapport au FCF j'aurais choisi une limite de 15 (comme le bénéfice). Dans un premier jet, j'avais posé une limite de prix deux fois inférieure par rapport au CF, estimant que le FCF représentait la moitié de ce dernier, à cause des dépenses en capital. Désormais je prends une marge de sécurité supplémentaire en le divisant par trois. Je me retrouve donc à une limite de 5. Il ne me reste désormais plus que 12 titres papables.

En cliquant sur "go", j'obtiens ma liste de titres (extrait) :

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A partir de là, il faut se mettre au travail. Faire un premier contrôle rapide de chaque société. Est-ce que le titre s'échange de manière régulière, avec suffisamment de volume (histoire d'éviter les actions exotiques qui se transigent une fois chaque quatre jeudis). Est-ce que les dividendes sont croissants (pas possible de screener ceci sur FT) ? Est-ce qu'ils ont dû être baissés/suspendus ? Est-ce que la valeur des actifs à tendance aussi à progresser, comme celle des réserves de cash ? Est-ce que le cash flow et le bénéfice progressent régulièrement ou alignent des pertes/stagnations suivies d'années incroyables ? Est-ce que le cash flow et les bénéfices sont cohérents sur le long terme ou divergent-ils ? Est-ce que la monnaie du titre correspond à la place dans laquelle est cotée (histoire d'éviter les titres russes cotés à Londres par exemple) ? FT permet de faire ces contrôles facilement avec la vue graphique sous Financial/Overview (mais c'est payant). Sinon il faut passer par Yahoo Finance sous Financial, puis choisir Income Statement, Balance Sheet et Cash Flow. C'est moins évident pour un premier tri rapide.

Quand on a fini ce tri manuel vite fait, il y a des chances pour qu'on ait divisé par trois ou quatre la liste de candidats. Si la réduction est trop importante, il faut redevenir moins gourmand sur la valorisation (p. ex. remettre 7.5 pour la valeur limite du CF).

Dans l'exemple ici, je n'ai finalement retenu que les trois titres suivants :

  • JEL:LSE
  • 8029:TYO
  • 6042:TYO

Pas de titre américain, pas de titre suisse, ce qui n'est pas étonnant vu les valorisations de ces marchés. Pas de titre européen non plus (si on sort Londres de l'Europe...). Cela montre que j'ai peut-être été un peu trop gourmand au niveau du prix (mais mieux vaut l'être un peu trop que pas assez). Par contre le Japon est bien là, pas étonnant non plus.

Puis je passe à l'analyse proprement dite. JEL:LSE, malgré un score de Piotroski de 8 est éliminée assez vite à cause d'un problème de FCF sur ces cinq dernières années (même si celui du dernier exercice était bon). Les dépenses en capital représentent en effet 220% du bénéfice sur en moyenne sur les derniers exercices. Pas fameux.

8029:TYO s'en sort un peu mieux. Les ratios de valorisation sont tous excellents, avec même un EBITDA/EV à 46%. Le rendement en dividende est bon, avec 2.78% est bien couvert par le bénéfice et le FCF. La dette de l'entreprise a baissé fortement sur les derniers exercices à tel point que le rendement des actionnaires (dividende+rachat d'actions+remboursement de la dette) est de 9.7% en moyenne sur ces cinq dernières années ! Par contre le momentum des six derniers mois n'est pas très bon, le Piotroski est à 4 et le titre est très volatil (40%). A ne pas mettre donc dans les mains des investisseurs trop émotifs.

Last but not least, 6042:TYO, une toute petite entreprise japonaise qui répond au doux nom de Nikki. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle n'est pas active dans l'industrie du porno, mais dans celle de l'équipement automobile. Souvenez-vous : on n'avait pas exclu ce type d'activité en début de processus, parce qu'on n'était pas allé dans le détail de chaque industrie (l'automobile fait partie des biens de consommation). Bien nous en a pris ! En effet, même si a priori cette industrie est sensible aux soubresauts économiques et financiers, le beta de Nikki n'est que de 0.24 et sa volatilité est tout à fait normale, avec 17%. Lorsqu'on on est trop restrictif en amont, on risque de rater des opportunités, comme ça aurait été le cas ici. Le titre est très bon marché, par rapport à tous les indicateurs. Le dividende se monte à plus de 4%, pour un ratio de distribution de seulement 30% par rapport au FCF moyen (encore moins par rapport au bénéfice). Les réserves de cash sont bonnes, la dette est faible et en diminution. Le titre devrait au moins doubler pour refléter sa valeur intrinsèque. Nous voilà tombés sur une jolie petite valeur !

A partir de plus de 143'000 entreprises, nous sommes finalement tombés sur une seule action digne d'intérêt. Vous comprenez pourquoi il est important d'avoir accès à tout le marché. On aurait pu en trouver plus en élargissant certains critères de recherche, par exemple au niveau des secteurs d'activité, des pays ou de certains paramètres fondamentaux. Plus on est larges en début de processus, plus cela nécessite d'analyse "manuelle" par la suite. A l'inverse, plus on est restrictif en amont, plus les chances de ne rien trouver sont grandes, surtout lorsque le marché est cher dans son ensemble. Ce qui n'est parfois pas si mal...


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