Un come-back réussi, avec une cuisine de qualité, dans un nouveau décor paisible et cosy.
C’est peu de dire que la réouverture du nouveau restaurant de l’hôtel Barrière de l’avenue George V était attendue impatiemment. Repensé et totalement relooké par Jacques Garcia, le lieu est plus que jamais un havre de paix et de quiétude dont on peut profiter tout au long de la journée. A l’intérieur, ambiance salon/bibliothèque cosy et tendance british, tables espacées dont certaines en alcôves isolées mais ouvertes sur la salle. La terrasse, très prisée aux beaux jours, est bizarrement recouverte d’un faux gazon, ornée de tournesol et de lavande. Un décor étonnant créé avec la complicité de la maison Veuve Cliquot.
Nouvelle équipe en cuisine. Bruno Guéret devient le chef exécutif de l’ensemble de la restauration et le jeune et sémillant Raymond Nordin s’occupe plus particulièrement du Joy. Il gère une carte tempérée, consensuelle, sans aspérités particulières, avec le but de plaire au plus grand nombre, ce qui est la trademark des palaces en général. Il y ajoute quelques petites touches plus personnelles qui montrent le savoir-faire du chef et sa maitrise de certaines recettes. En prime, bonne nouvelle pour les becs sucrés, on annonce l’arrivée imminente dans l’équipe de l’ex chef pâtissier du Prince de Galles.
La carte est bien pensée, appétissante, formatée sur une idée de la cuisine contemporaine française, et elle évite les tics de la mode et les exotismes de pacotille. Elle respecte globalement les saisons et offre un éventail assez large de plats, tant en poissons qu’en viandes, en légumes et en douceurs, qui devrait satisfaire les plus exigeants.
A la carte, la Soupe de tomates est servie bien fraiche, très gouteuse, ornée d’une belle tomate Cœur de Bœuf (une vraie) enveloppant en son sein de la brousse corse, et le tout discrètement parfumée au basilic. Belle entrée.
Classique du genre, le Ceviche de daurade royale est fort bien dosé avec ses sommités de chou-fleur à la crème aigre. Bonne idée.
Ne surtout pas manquer les Gnocchis à base d’agria (variété de pommes de terre), parfumés à la riquette et au parmesan. Parfaitement dosés, saisis légèrement dorés, c’est un petit délice.
Le Dos de Cabillaud cuit vapeur dans sa blancheur immaculée, avec quelques asperges vertes (fin juillet ?) un peu tristes, ressemble fort à un plat de régime sinon de cure d’amaigrissement. Avis aux amateurs et amatrices surtout.
Par contre, la Côte de veau parfaitement rôtie, bien que cuite d’abord à basse température, apparait magnifique sur son lit d’herbes aromatiques. Elle est servie entière (le meilleur) ou découpée en cuisine par le chef. Bel accompagnement, frais et goûteux, de jeunes oignons, tomates cerises et artichauts épineux à la menthe. Une réussite.
On passe gentiment et sans commentaires sur la Pêche Melba annoncée comme telle et qui est loin d’en être une. Certes agréable, mais il faudrait choisir un autre énoncé sur la carte.
Les glaces et sorbets proposés sont de la maison Pierre Geronimi, artisan glacier à Paris (VIème), et la chantilly est maison.
Bon choix de vins au verre dont un Châteauneuf-du-Pape, Vieux Télégraphe 2015 à ne pas manquer (18 €). Service impeccable mais pas omniprésent et c’est tant mieux, accueil très pro, et tout roule parfaitement. On se sent bien, on est au calme à deux pas des Champs-Elysées, le repas est de qualité, et les prix ne dépassent pas la norme des grands hôtels. Que demander de plus par les temps qui courent…
46, avenue George V
75008 Paris
Tél : 01 40 69 60 60
www.hotelsbarriere.com/fr/paris
M° : George V
Voiturier
Ouvert tous les jours. De 7h à 1h
Dernière prise de commande : 22h30
Menus Déjeuner : 45 € (2 plats) – 55 € (3 plats)
Menu en 4 Temps : 95 €
Carte : 70 € (minimum) – 122 € (maximum)