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Galway par la côte

Publié le 24 août 2019 par Montagnessavoie
Dernière balade à Galway. Le long de la côte. Une bonne journée de marche. Trois heures et quelques en tout. Une baignade à la clé. Récit.  Nous démarrons en face de la Long Way et ses maisons de pêcheurs colorées. Tout au bout de la ville, rive droite de la rivière Corrib, il y a South Park. Tondu à ras comme un terrain de golf, c'est un immense pré vert sans autres arbres que des poteaux de rugby. Les gens y marchent, y courent, promènent leur chien, font leur balade ou leur sport, indifférents au vent qui affole les cheveux et décolle la poussière de nos crânes embrumés. Une bonne douche de souffle marin pour nous rincer l'esprit et ne penser à rien, juste marcher et regarder la mer. Le temps est imprévisible. Le vent chasse soudain le gris pour venir y plaquer un aplat de bleu ciel et permettre au soleil de prendre sa place. 
Galway par la côte
Galway par la côte
Galway par la côte Une jetée interminable nous tend les bras. Face au vent, nous parcourons péniblement les quelques 850 mètres de la chaussée qui nous mènent jusqu'à l'île de Mutton. Grilles et barbelés nous accueillent. Nous n'accéderons pas au phare. On se console avec les couleurs changeantes, les oiseaux, les rochers, la vue imprenable sur la ville. Paradoxe de cet endroit magique fermé au public, de ce semblant de pont qui sert de décor privilégié à des photos de mariage : il s'agit en réalité d'une station d'épuration. Contrastes. Cela n'empêche pas les amoureux de s'y donner rendez-vous, les sportifs d'y faire leur footing dans un cadre idyllique au-dessus de l'eau et les gens en général d'y faire une promenade dominicale ou digestive.  Galway par la côte
Galway par la côte Si l'on continue le long de la promenade qui longe l'océan, on peut très bien ne jamais s'arrêter. Un mémorial nous permet de faire une première pause. Il s'agit de rappeler la famine qui frappa Galway en 1845. Malgré l'instauration de soupes populaires, il y eut durant l'hiver 1846-47 jusqu'à 30 morts par semaine. L'unique façon de s'en sortir était de s'embarquer sur un bateau surchargé et de voguer dans des conditions horribles jusqu'aux Etats-Unis. Durant les 6 semaines de traversée qu'il fallait en moyenne pour passer de l'autre côté de l'Atlantique - 12 semaines en cas de mauvais temps -, on dit que 20% des passagers mouraient en route. En 1850, la famine prend fin. Non pas parce que la production de pommes de terre a repris, mais parce qu'une infime amélioration de la productivité agricole suffit de toute façon a alimenter une population décimée, extrêmement réduite. Malgré la vie qui reprend son cours, il n'y aura pendant plusieurs années plus de musique ni de danse à Galway. Le traumatisme reste vivace encore aujourd'hui. Autour du monument, nous apercevons des tentes et des sacs de couchage de sans abri venus loger là, face à l'océan. Permanence de l'histoire.  Galway par la côte Nous arrivons à une première plage : Grattam beach. Elle est petite et pleine d'algues qui sèchent au soleil, dégageant une odeur peu agréable. Malgré le sable fin, nous passons notre chemin. Enfin, nous parvenons à Salthill, sorte de village ou station balnéaire type avec son hôtel 4 étoiles, ses résidences huppées, l'aquarium, le parc d'attractions, une salle de spectacle, des cafés et des restaurants. Des gens font leur footing sur le front de mer. La base. On se laisse tenter par la baignade. L'eau n'est pas si froide, peut-être 16 degrés. De bonnes vagues, un sable très fin et grisâtre qui lui donne une allure de terrain volcanique, des mamies coiffées de bonnets effectuant ce qui semble être leur plongeon quotidien. La scène est charmante. Avec ce vent, l'eau fraîche, les éléments déchaînés, on comprend que cet exercice revigorant les maintienne en forme. En sortant de l'eau, on peine à se réchauffer, mais quel pied ! On n'aurait pas pu manquer cela. Au pire, si l'on ne s'était pas décidé, on se serait contenté de la vue, ombre et soleil, eau bleue, turquoise, grise et verte, éblouissante des reflets du soleil. Beautiful.  Au retour, on emprunte des rues parallèles. On a eu notre dose de vent. On se recoiffe un peu. On en a mal aux cheveux. On reprend nos esprits. Cela nous permet de voir défiler l'arrière du quartier balnéaire, le très chic Saint Mary College, puis des quartiers plus populaires, de belles demeures et des maisons abandonnées, des commerces divers et variés. Une autre facette de la ville. La balade, qui s'est muée en véritable randonnée côtière, finit de nous lier définitivement à Galway la séduisante, la sauvage, la colorée, l'océanique, la venteuse. Nous garderons de Galway cette image de village chaleureux enveloppé par les éléments capricieux.  Galway par la côte
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