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La traite des retraités

Publié le 28 août 2019 par Le Journal De Personne
La retraite, la retraite, la retraite.

Et la Réforme constante, contestante, consternante mais toujours déjà conforme aux normes changeantes...

J'en ai lu des pages et des pages sur l'âge de la retraite... L'âge où l'on rumine tout ce qui nous a valu cette mauvaise mine. L'âge du dépôt de bilan contraint et forcé. L'âge où l'on se met à bailler parce qu'on n'a plus ni le droit, ni l'envie de travailler. L'âge où l'on se sent de trop parmi des gens qui avancent sans vous assurer la moindre reconnaissance.

C'est calculé, c'est la mathématisation du rapport entre votre cotisation et notre indemnisation. La valeur qui dépend ou attend le nombre des années pour vous dire qu'on ne peut pas vous retirer l'épine du pied, ni vous considérer autrement que comme un nouveau né, qu'il faudrait entretenir en attendant de le voir déguerpir !

C'est l'âge des inconvénients sans les avantages où l'on estime que vous êtes désormais suffisamment sage pour vous contenter de peu...

Encore heureux que l'on vous prenne au sérieux, vous n'avez plus ni queue, ni tête... vous pesez de tout votre poids sans soupeser le poids de la dette que vous représentez aux yeux de ceux qui vont devoir l'assumer...

La nation est désolée mais elle ne peut assurer une retraite décente à toutes ces âmes vacantes, qui sont incapables par elles-mêmes de remonter la pente... c'est la descente avec une rente de moins en moins rassurante.

Pour votre ultime instruction, on vous signale que vous faîtes de l'obstruction, vous ralentissez le mouvement, vous rompez la cadence, vous bloquez la circulation, vous compromettez sa fluidité.

Il va falloir vous pousser pour vous faire rebrousser chemin...

Et ce genre d'accompagnement souhaité coûte cher à la communauté, à la collectivité, à la conscience collective qui vous murmure, à chaque fois que vous vous retrouverez au pied du mur : Passez mortel ! Passez !

Parce qu'elle a envie de vous voir passer de l'autre côté et clore votre dossier vite fait, bien fait : né le... mort le ... c'est classé !

Non, je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre, s'écrie l'idiot. Mais non vous n'êtes pas idiot mais vous êtes libre de croire que vous ne l'êtes pas.

Le pouvoir seul est réel, le devoir n'est qu'une recette de grand-mère, une chimère. Vous nous devez tout et nous ne vous devons rien.

Ôtez-moi donc ces pantoufles et admettez gentiment l'idée que vous devez travailler jusqu'à votre dernier souffle !

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