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Peau de lapin

Par Jperino @Jonoripe

71NffuuPXlL._AC_UY218_.jpgLe monde d’hier de Stefan Zweig est un livre indispensable. Rédigé en 1941, peu de temps avant son suicide, il raconte le monde privilégié des bourgeois de la Vienne d'avant (la grande) guerre. Puis il explique à merveille la montée des nationalismes, ensuite la boucherie de 14-18 ou du moins ce qu’il en a vécu. Et enfin la montée de l’antisémitisme et Hitler.

C’est écrit dans un style plaisant et d’une lecture facile. Moult leçons qui peuvent servir de réflexion aux quelques gens qui réfléchissent encore et qui pensent notre époque.

Petit extrait page 128. Zweig est venu à Zurich pendant la guerre de 14-18. Un directeur de théâtre veut monter la pièce (contre la guerre) qu'il vient d'écrire. Il fréquente naturellement les milieux pacifistes et révolutionnaires réfugiés en Suisse.

Mais il se lasse vite des ces révolutionnaires en peau de lapin :

Pour la première fois j'appris à observer le type éternel du révolutionnaire professionnel, qui par son attitude de pure opposition se sent grandi dans son insignifiance, et se cramponne aux dogmes parce qu’il ne trouve aucun appuie en lui-même.

(…)

Je me retirai donc en réalité aucun de ces conspirateurs de café ne s’est jamais risqué à organiser le moindre complot, et de tous ces maîtres improvisées de la politique mondiale, pas un seul n’a jamais su faire de la politique quand on en aurait jamais eu besoin. Dès que commença le travail positif, le reconstruction après la guerre, il demeurèrent plongés dans leur négativisme d’ergoteurs grincheux.

(...)

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Quand l’empereur d’Allemagne annonça soudain qu’il allait gouverner « démocratiquement » nous sûmes quelle heure avait sonné. Nous autres étions impatients que l'inévitable se précipitât. 

Finalement l'empereur Guillaume et son conseiller belliciste Ludendorff, grand responsable de la boucherie avec les Foch, Joffre et Nivelle, se tirent comme des lavements (ou des lapins). Ludendorff se réfugie en Suède caché derrière des lunettes bleues.

Nous croyions - et la monde entier avec nous - que par cette guerre le sort de LA GUERRE était réglé pour tous les temps, que la bête était domptée voire tuée. (...) Nous étions insensés, j'en conviens... et comme nous étions jeunes, nous nous disions : il sera le notre, ce monde que nous avons rêvé, un monde meilleur, plus humain. 

Le rêve ne va pas durer. La bête immonde était cachée au coin du prochain bois. Les révolutionnaires qu'ils soient soviétiques au couteau entre les dent ou en peau de lapin n'ont rien pu faire pour l'arrêter.   


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