Roubaix, une lumière, film d'Arnaud Desplechin

On peut voir le film de deux façons. Soit comme un film policier, une simple fiction dans laquelle se débattent des personnages. Soit comme la transcription du documentaire de Mosco Boucault qu’elle adapte (c’est indiqué au générique), tourné voilà près de vingt ans et diffusé il y a une dizaine d’années. 

Le réalisateur, Arnaud Desplechin, est originaire de Roubaix. C’est d’abord un portrait de cette ville qu’il nous propose, sombre, à proprement parler nocturne. Où, la veille de Noël, brûle une voiture. Ce n’est pas cette lumière dans la nuit qu’il souhaite nous montrer. Il faut attendre le meurtre. Alors, le jeune policier (Antoine Reinartz) chargé de l’enquête, et qui écrit chaque jour à un prêtre, va devoir affronter sa foi en l’humanité. Le commissaire Daoud (Roschdy Zem), lui, connaît cette humanité. Elle est incarnée ici dans divers personnages de petite délinquance et, surtout, par ces deux jeunes femmes, Claude (Léa Seydoux) et Marie (Sara Forestier), qu’il va accompagner jusqu’aux aveux. Les deux actrices portent sur leur visage la souffrance et l’amour simultanément. C’est là, dans leurs regards, que le commissaire entrevoit une lumière, avant de laisser la justice faire son travail (dans la réalité, cela aura pris plusieurs années).