Magazine Culture

Un mariage américain

Publié le 03 septembre 2019 par Adtraviata

Un mariage américain

Quatrième de couverture :

Celestial et Roy viennent de se marier. Elle est à l’aube d’une carrière artistique prometteuse, il s’apprête à lancer son business. Ils sont jeunes, beaux et incarnent le rêve américain… à ceci près qu’ils sont noirs, dans un État sudiste qui fait peu de cadeaux aux gens comme eux. Un matin, Roy est accusé de viol. Celestial sait qu’il est innocent, mais la justice s’empresse de le condamner.
Les années passent, et la jeune femme tient son rôle d’épouse modèle jusqu’au jour où cet habit devient trop lourd à porter. Elle trouve alors du réconfort auprès d’Andre, son ami d’enfance. À sa sortie de prison, Roy retourne à Atlanta, décidé à reprendre le fil de la vie qu’on lui a dérobée..

Si j’en crois le titre, ce roman doit refléter la réalité du mariage dans la société américaine. Il s’agit du roman d’un jeune couple ou plutôt d’un triangle amoureux, avec la particularité que ce sont des jeunes Noirs américains. Le couple formé par Celestial et Roy est passionnel et on peut se demander s’il est solide quand Roy, la mauvaise personne au mauvais endroit au mauvis moment, se retrouve injustement  accusé de viol. Je crois que les lecteurs sont invités à comprendre qu’il est accusé à tort parce qu’il est noir mais rien ne nous est raconté de l’enquête ni du procès. S’ensuit un échange de lettres entre Roy et Celestial durant les cinq années qu’il passe en prison. Il finit par être libéré et revient à Atlanta, croyant pouvoir récupérer sa femme puisque celle-ci n’a pas signé les papiers de divorce qu’il lui avait pourtant proposé durant sa détention.

La narration est portée par les voix de Roy, Celestial et Andre, l’ami d’enfance de Celestial avec qui elle se met en couple pendant que Roy est en prison. Alors que le couple qu’elle formait avec Roy était inattendu, explosif, passionnel, celui qu’elle forme avec Andre semble plus ‘naturel », paisible. Mais les questions, les doutes ne sont pas absents et remontent en flèche quand Roy est libéré. S’ajoutent à cela les origines sociales de chacun, le poids de leurs parents. Rien de simple, rien de facile au départ et la prison n’a évidemment rien arrangé.

Au bout du compte, plus qu’un roman sur le racisme encore ordinaire en Amérique, ou un roman social, c’est un roman sur le couple, un roman d’amour qu’il me semble avoir lu, avec en prime un regard très intéressant sur la paternité et la filiation. Mais le côté roman sur un couple en particulier m’a semblé un peu tirer en longueur, d’autant que le personnage de Roy, ambitieux, égocentrique, m’a semblé assez antipathique et que Celestial se laisse finalement dominer alors qu’elle semblait au début un personnage très libre.

Ce roman, le premier de Tayari Jones traduit en français, est vendu avec des avis dithyrambiques, notamment de Barack Obama lui-même… Mon petit avis est plutôt mitigé même si le livre se lit très facilement. Je ne suis sans doute pas bonne cliente pour les romans d’amour (c’est le côté le plus important à mes yeux, malgré les promesses de la quatrième de couverture sur le racisme et le portrait de la classe moyenne noire américaine.) Merci en tout cas aux éditions Plon et à Babelio pour la découverte.

« Nous étions officiellement mariés depuis un an et demi, et nous étions heureux. En tout cas, je l’étais. Ce n’est peut-être pas la définition du bonheur pour tout le monde, mais nous étions un couple typique de la bourgeoisie noire d’Atlanta : le mari qui va se coucher avec son ordinateur portable, et l’épouse qui rêve de bijoux dans un coffret Tiffany. J’étais jeune, ambitieux et bien parti pour réussir. Celestial était une artiste, intense et ravissante. »

Tayari JONES, Un mariage américain, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère, Collection Feux croisés, Plon, 2019

Un mariage américain


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Adtraviata 5456 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine