Un festival de saveurs russes, discrètement revisitées par le talent du chef Thomas Rossi.
La place de la Madeleine était loin d’être vide mais ce n’était pas encore la grande foule de la rentrée des classes et autres bureaux. A l’angle de la place et du boulevard de la Madeleine, le Café Pouchkine offre une des meilleures vues sur l’église à partir de sa belle et vaste terrasse. Dans un genre très différent, la décoration intérieure plus chargée et plus typée est également une réussite même si la clim est un peu forte le soir. Clientèle très variée sinon cosmopolite, allant du couple américain en shorts aux femmes voilées et « bijoutées » envoyées sans doute par le Mandarin proche.
En cuisine, le chef Thomas Rossi gère parfaitement deux menus immuables, l’Instant Pouchkine version russe d’une part et d’autre part l’Instant Pouchkine en version française. A la carte, il s’aventure dans des plats plus personnels et plus sophistiqués qui permet un choix vaste et ciblé suivant les envies de chacun. Mais soyons cohérent que diable et en avant pour la version russe !
Délicate mise en bouche que ce Pelmeni, sorte de raviole traditionnellement à base de viande hachée mais ici au saumon baignant dans un bouillon chaud et légèrement gras.
Incontournable, le Pirojki est proposé soit aux légumes soit au bœuf qui demeure l’option obligatoire pour ces délicieux petits chaussons chauds et fourrés. Ils sont servis en même temps que le Bortsch classique mais superbement réalisé par le chef qui met bien en valeur les différents goûts de la betterave, du chou, des épinards et de crème aigre servie à part comme en Pologne. Un double plat riche, généreux et d’une belle finesse.
Le Koulibiak est intitulé « Paris-Moscou » car le feuilleté est remplacé par une tendre brioche, toujours farcie de saumon, d’œuf et de champignons, agrémentée d’une fine sauce à l’aneth du meilleur effet. Un très beau plat.
Dernier classique salé mais non des moindres : le Bœuf Strogonoff. A l’origine coupé en cubes et parfumé à la moutarde, il est depuis longtemps découpé en lanières avec un bouilllon et crème aigre, oignons, champignons, et servi avec une purée dite « grande tradition » en tout cas d’une rare finesse.
Desserts très slaves avec le traditionnel Medovic, que Patrick Pailler, chef pâtissier, propose en délicatesse avec miel de sarrasin et confiture de lait, sophistiquant quelque peu un dessert certes long à réaliser mais qui était devenu au fil du temps un dessert de famille plutôt modeste. Il est fidèle à une époque où le sucre ne faisait pas trembler de peur.
Autre douceur à ne pas manquer au joli nom de Nathalie, variation sur le thème du macaron en plus généreux et en cinq versions : chocolat (indispensable), citron vert-wasabi (tout en fraicheur), et chocolat au lait/noisette, framboise/banane, cranberry/rose.
Un festival de saveurs russes, discrètement revisitées par le talent du chef Thomas Rossi. Carte des vins classique, accueil formidable et service au diapason. Une bien belle maison qui a progressé d’une manière incroyable par rapport à la première époque de Saint-Germain-des-Prés.
16 place de la Madeleine75008 Paris
Tél : 01 53 43 81 60
www.cafe-pouchkine.fr
Métro : Madeleine
Pâtisserie-épicerie:
du lundi au samedi de 10h à 20h,
Restaurant- salon de thé:
du lundi au samedi : 8h30 à 22h30,
le dimanche et jours fériés : 10h à 22h30
Menu : L’Instant Pouchkine russe : 55 € (5 plats)
L’Instant Pouchkine à la française : 55 € (5 plats)
Pouchkine Express : 25 € (1 plat + café)
Carte : 53 € (minimum) – 72 € (maximum)