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Le bûcher de Moorea de Patrice Guirao

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete
Le bûcher de Moorea de Patrice Guirao

Un roman prometteur qui n'a malheureusement pas su me conquérir.

Le bûcher de Moorea, sur le papier, les corps des victimes d'horribles meurtres sont retrouvés dans un brasier sur une île paradisiaque. Deux jeunes femmes et un homme pour mener l'enquête, un roman noir azur. Tout pour me plaire. Sauf... Sauf que malheureusement rien n'a pris comme je l'espérais.

L'histoire met un long moment à débuter . Il faut attendre la page 50 pour commencer à comprendre quelque chose, et cent et quelques pour que l'histoire débute vraiment. J'ai trouvé ça très long pour un livre de 400 pages. Même si c'est le premier tome d'une série. Nous lisons à travers les yeux des personnages. Un point de vue du personnage, mais vu à la troisième personne. Un compromis entre le point de vue omniscient et l'introspection des protagonistes. Ce choix narratif déstabilise un peu, en effet au sein d'un même chapitre on est parfois dans les pensées de plusieurs personnages. Et l'on en change d'un chapitre à l'autre sans qu'aucun ne soit à la première personne pour autant. On sait tout, mais on ne s'identifie à personne. Cela reste un choix narratif.

Le problème avec cette histoire, c'est que ce n'est pas UNE histoire, mais PLUSIEURS. Il y a l'histoire de Lilith, personnage intéressant, se revendiquant libre et bisexuelle. Cette fille semble constamment perdue entre ses traditions et ses envies, entre son héritage et son futur, entre ses propres sentiments... Il y a ensuite Nael, un psychopathe sorte de tueurs en série, puis le vieux Raymond, l'oncle de Lilith. Chacune de ses histoires passe finalement avant l'intrigue " principale ", l'enquête pour les meurtres, qui occupe finalement peu de place dans le livre. Elle " tombe " toute seule, et se résout en quelques pages finalement. Tout comme les intrigues des personnages.

J'ai eu du mal à lire ce livre. Ce qui m'a le plus dérangé mis à part la difficulté à suivre le fil rouge, c'est le style. De longues, de tréééééééééééés lonnnnnnnnnnnnnnnnngues envolée lyrique. Pour tout et rien, tout le temps. Les personnages de Lilith, Nael et Raymond passent leur temps à penser, et on suit tout de leurs introspections à chaque fois qu'on les croise. Flash back pas toujours utiles, mais surtout des pensées profondes et mélancoliques encore et encore. Au début du livre, Lilith qui est photographe prend des clichées des corps trouvés pour le journal. Elle observe un indice en contrebas et veut le signaler à ses compagnons qui ne la voient pas. Et là s'ensuit une sorte de long monologue interne sur le fait que personne ne la voit jamais et sa vie, etc., etc. Alors qu'elle est à quelques mètres de restes humains carbonisés et qu'elle n'en a pas l'habitude... Pleins de passages comme ça.

Cela a rendu le roman trop long pour moi. Si on avait coupé les trois quarts de ses passages, je ne suis pas sûr que l'intrigue en aurait souffert...

Les personnages ne sont pourtant pas assez aboutis à mon goût, surtout Nael. Je n'en dirai pas plus pour ne spoiler personne, mais en fermant le livre je n'ai pas plus d'éléments de réponse sur ses motivations que lorsque j'ai découvert le personnage. Et le côté " toujours plus trash " va carrément trop loin et sans raison pour moi. Il est également dommage de voir les personnages secondaires sous-exploités. Comme Kae, le policier de la ville qui ne sert... presque à rien en fait. Ou encore, le personnage de Gaspard qui restera un personnage avec un super potentiel ( c'est quand même un rat qui parle!) trop vite écarté dans son utilisation.

Le roman est également très trash à certains moments. Âmes sensibles s'abstenir, scènes de violences et de tortures détaillées explicitement. Il y a également les mots en tahitien un peu partout dans le roman qui nous renvoient au lexique (à la fin du livre) toutes les deux pages et plus, ce qui est très pénible si on lit en numérique.

Bref vous l'aurez compris, ce roman n'a pas fait mouche pour moi, mais les livres c'est comme le reste, chacun ses goûts ! Si vous aimez les livres atypiques, les environnements exotiques, que le hard ne vous fait pas peur et que vous voulez découvrir un genre nouveau, essayez-le !

Le bûcher de Moorea de Patrice Guirao


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