Sables, de Anissa M. Bouziane

C’est la poussière qui fait un nuage épais lors de l’écroulement des tours du World Trade Center. C’est le sable qui crépite et griffe projeté par le vent dans le Sahara, au Sud du Maroc.

Les chapitres alternent, tantôt New York, tantôt le Maroc, et il faudra à Jeehan, américaine née d’un père marocain et d’une mère française, traverser des épreuves inconcevables pour trouver sa place dans le monde après l’attentat du 11 septembre. C’est la solitude qu’elle va d’abord subir. L’Amérique où elle est née va la rejeter. Ali, un journaliste marocain rencontré à New York, ne sera pas au rendez-vous de Casablanca. Elle partira seule dans le désert, au plus près de la plus majestueuse des dunes, dans une région où son corps et son esprit vont lutter pour la vie nouvelle qu’elle cherche. Une lutte très âpre, à l’issue incertaine, où sa confiance sera confrontée aux périls, où elle devra faire face à la souffrance, à l’injustice.

Elle travaillait, aux États-Unis, à une thèse à propos des migrations à travers le Sahara à l’époque romaine, au premier siècle de notre ère. Elle va en découvrir la réalité au XXIe siècle. Et nous allons partager ses angoisses, ses espoirs, le picotement du sable charrié par le vent, l’incertitude jusqu’au dernier moment, cette porte qui ouvre sur l’avenir, la porte des étrangers, qu’il faut franchir pour être soi-même. Ni el balad, ni el kharij ne feront ce que je suis, mais l’un ni l’autre ne doivent être oubliés.