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Elle était une fois ...

Publié le 09 septembre 2019 par Paulo Lobo
Dans un sens, vous avez raison. Il faudrait partir avec suffisamment d'avance pour arriver à temps. Ce qui implique de fixer une heure de départ et une heure pour se réveiller. Mais avant de passer aux actes, il convient de se poser des questions : quelles sont mes valeurs, quels sont mes principes, dans quelle mesure suis-je libre de mes pensées et de mes actes, pourrai-je un jour respirer un air pur et sain ?
Peu importe le fait que l'horloge soit mécanique, ce qui compte c'est d'identifier celui qui passe son temps à la remonter.
L’objectif est de voir du monde. Les rues désertes sont tristes. Je n’aime pas les tunnels, j’ai toujours l’impression qu’ils peuvent se refermer sur eux-mêmes.
Un jour on est ici, un jour on est ailleurs. Qu’est-ce qui change ? Nous ? Le lieu ? Le temps ? Qu’est-ce qui a fait que nous sommes passés d’un endroit à un autre ? Par quel moyen de transport avons-nous effectué ce transfert ? Qu'avons-nous fait dans l’entre-temps ?
Qu’est-ce qui fait qu’il y a un point de vue ? Invite le premier inconnu qui passe à s'asseoir sur un banc dans le parc public et il aura un point de vue.
Partout de l’argent, de la richesse, tu comptes en banque, mais pas de vie, pas d’humanité, pas de convivialité ni de fraternité. Tout est stérile, minéral, robuste et imperméable aux émotions. Les lignes sont droites, les lignes sont sûres d'elles-mêmes. Mais les cercles ont un autre regard.
Finalement on ne peut arriver à aucune conclusion dans l’absolu, chaque instant, où que l’on soit, ne nous livre jamais qu’un seul point de vue, et ce qui se présente en face de nous n'est jamais qu’une infime portion de la réalité. Une perception isolée qui peut être sublimée ou enlaidie selon les tourments ou l'euphorie dans notre tête, selon les circonstances physiques de la scène.
Alors l’image qu’on peut recueillir à ce moment précis sera de toute façon non définitive et sujette à tout type d’interprétation. Une interprétation qui pourra même changer au fil du temps, au gré des filtres individuels et des idéologies changeantes. Une interprétation dont je ne serai jamais le maître.
Ce sont deux corps en mouvement qui suivent chacun une trajectoire précise. Leurs chemins se croisent,  et peut-être une étincelle va-t-elle surgir de cette rencontre inopinée, mais ce n’est jamais qu’une hypothèse, puis soudain l’étincelle s'éteint et il ne reste plus que le souvenir de cette possibilité de conflagration.
Elle était une fois ...

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