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L’obusite

Publié le 14 septembre 2019 par Bastienb

Le dictionnaire est un livre tout à fait génial.  Outre de drôles de noms propres (Poubelle, Mahler, Leporc, Santerre, Watteau, Brossolette, et cætera…), on y trouve un nombre incalculable de mots souvent plus ou moins inconnus (zézayer, dichotomique, pédantesquement, anacoluthe, sansonnet, obtusangle, navet, jerker, et cætera ad infinitum…).

Un a retenu mon attention récemment ; Obusite.

Qu’est-ce que l’obusite?

Le mot obusite fut utilisé pour la première fois au cours de la première guerre mondiale. L’étymologie est assez évidente, du français obus suivi du suffixe –ite (en médecine, les mots terminant en –ite sont relatifs aux inflammations –comme appendicite- mais il semble que ceux qui ont inventé ce mot n’aient eu que des connaissances assez restreintes en matière de médecine).

Les causes de l’obusite

L’obusite est semble-t-il provoquée par un stress et une anxiété excessive ainsi qu’une peur intense due aux bombardements d’artillerie et à la mort violente de nombreux camarades. Selon un psychiatre allemand (dont mes sources ne précisent pas le nom) «  L’instinct de conservation se rebelle contre la guerre ». Il est également possible que l’onde de choc générée par l’explosion des obus endommage la matière cérébrale et facilite le stress. Notons enfin que le bruit constant dû aux déflagrations et l’extrême fatigue qui en résulte ont pour effet une grave augmentation de l’anxiété. Il est évident que les conditions de la guerre des tranchés favorisent particulièrement la contraction de la maladie.

Les symptômes de l’obusite

Les premiers symptômes graves de l’obusite se manifestent souvent après un choc violent (par exemple, le soldat est touché par une explosion et légèrement enseveli, puis extrait). Les symptômes sont extrêmement variés ; le soldat peut se trouver  (provisoirement ou non) aveugle ou muet, ou en état d’abasie (paralysé à cause de l’impossibilité de coordonner ses mouvements), ou bien hémiplégique ou paraplégique, ou encore atteints de tremblements, de vomissements incontrôlables ou de chorée rythmique (le soldat est incapable de se contrôler et tord ses membres dans tous les sens) ou aussi simplement de folie pure et simple, il peut aussi arriver (mais c’est plus rare) qu’un soldat devienne incapable de s’exprimer dans sa langue natale et se mette à en parler une autre sans pouvoir comprendre sa langue originelle.

Une maladie presque aussi vieille qu’Hérode ?

Des symptômes semblables à ceux de l’obusite sont mentionnés jusque dans les écrits d’Hérodote et d’Homère. Les premiers cas d’obusite à proprement parler apparaissent au cours des guerres napoléoniennes (bien qu’ils aient pu se manifester au cours de la guerre de trente ans) et sont connus sous le nom de vent du boulet, mais les cas sont rares et souvent isolés. L’obusite est connue dans les pays anglophones sous le nom de shell-shock. Le terme obusite n’est plus utilisé aujourd’hui que pour rappeler la grande guerre, on lui préfère maintenant  trouble de stress post-traumatique ou T.S.P.T. ou bien traumatophobie ou encore névrose de guerre.

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