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Suite Andamane. Leila Olivesi Nonet

Publié le 14 septembre 2019 par Assurbanipal
Suite Andamane. Leila Olivesi Nonet

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, je vous ai maintes fois chanté les talents de la citoyenne Leila Olivesi, une Dame du temps présent qui fait oublier celles du temps jadis, Thaïs la belle Romaine et Jeanne qu'Anglois brûlèrent à Rouen. Qu'à ce refrain ne vous remaine, mais où sont les neiges d'antan? Parties avec le réchauffement climatique dont cet article est partiellement responsable.

Justement, la Suite Andamane du nonet de Leila Olivesi n'est pas polluante car elle nous fait voyager dans le temps et l'espace, sans quitter notre Voltaire. Le voyage dans le temps se mesure du 1er morceau, une reprise de Duke Ellington " Satin Doll " (1) au dernier, " Skype tear ' (11) , poème inspiré par les chagrins d'amour sur la Toile.

Le voyage dans l'espace se résume en un morceau, " From New York to Nouadhibou " (9) car Leila Olivesi est une Jazzwoman accomplie ( New York) aux racines mauritaniennes (Nouadhibou). La Mauritanie lui a aussi inspiré " Acacia tree " (10), fort jolie chanson qui respire l'Afrique.

Surtout, dans la lignée de Duke Ellington ( Goutelas Suite, créé après un séjour au château de Goutelas en France) qui, lui même s'était inspiré des compositeurs classiques (ex: les Impressions d'Italie de Gustave Charpentier composées lors de son séjour d'études à Rome, à la Villa Médicis), Leila Olivesi a créé une oeuvre souvenir d'un voyage en mer d'Andaman ou andamane, partie de l'Océan indien (Inde, Indonésie, Birmanie, Thaïlande). La suite est divisée en 4 parties, instrumentales (5-8) qui décrivent une journée de voyage sur mer et sur terre, la course du soleil, les activités des habitants et des touristes. Bref, un carnet de voyage musical de haute tenue. Cf extrait audio de la partie IV de la suite (8) au dessus de cet article et vidéo de la partie I (5) en dessous de cet article.

Outre cette oeuvre centrale qui donne son titre à l'album, la Suite Andamane, l'orne aussi un superbe hommage à la pianiste et compositrice américaine Geri Allen (1957-2017), " Geri's House " (3).

Cet album a vu le jour grâce à un financement participatif. J'y ai porté mon écot comme d'autres (la liste des donataires figure sur le livret de l'album). Je ne le regrette en rien mais j'émettrai une réserve. La chanteuse Chloé Cailleton ne me convainc pas toujours. " Black widow " (2) et " Les Amants " (4) ne sont pas à mon goût mais ils peuvent être au votre, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.

Animatrice musicale infatigable des conférences musicales à la Maison du Duke, Leila Olivesi est la digne descendante spirituelle de Duke Ellington. Cette femme est belle, corps et âme et elle crée de la beauté dont nous profitons. Que rêver de mieux, lectrices vénérées, lecteurs vénérables?

Le nonet, c'est un peu plus de la moitié d'un grand orchestre de jazz. Il n'y a qu'un seul trombone mais c'est Glenn Ferris (cf photographie au dessus de cet article), Maître discret qui à 20 ans accompagnait Stevie Wonder sur son chef d'oeuvre " Songs in the key of life " (1976). Un seul trompettiste et bugliste, Quentin Ghomari dont la maîtrise technique sidérante est toujours au service du discours musical. 3 saxophonistes: alto, ténor, baryton qui rivalisent de chaleur et de suavité, Baptiste Herbin, Adrien Sanchez et Jean-Charles Richard. Manu Codjia ajoute les éclairs de sa guitare électrique. Quant à la rythmique, avec Leila Olivesi, Yoni Zelnik et Donald Kontomanou, vous pouvez être sûr que cela signifiera toujours quelque chose et que cela swinguera toujours. Chacun des musiciens de l'orchestre ainsi que la chanteuse a déjà fait l'objet d'articles élogieux sur ce blog, comme chef ou comme accompagnateur.

Duke Ellington eût été ravi de connaître Leila Olivesi, je le parie. Quant à nous, en 2019, nous pouvons toujours écouter Duke Ellington ( 1899-1974) par ses enregistrements et apprécier Leila Olivesi sur cet album et sur scène, à Paris, en France, au Studio de l'Ermitage, mercredi 6 novembre 2019 à 21h pour le concert de sortie.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre de l'Eblouissant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitute une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


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