[Critique] ENTRE DEUX FOUGÈRES
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Titre original : Between Two Ferns : The Movie
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Scott Aukerman
Distribution : Zach Galifianakis, Lauren Lapkus, Ryan Gaul, Brie Larson, Tessa Thompson, Peter Dinklage, David Letterman, Paul Rudd, Benedict Cumberbatch, Keanu Reeves, Matthew McConaughey, Jason Schartzman, Will Ferrell, Rashida Jones, John Hamm, John Legend…
Genre : Comédie
Durée : 1h22
Date de sortie : 20 septembre 2019 (Netflix)
Le Pitch :
Will Ferrell, le tout puissant patron du site humoristique Funny or Die, demande à Zach Galifianakis de lui livrer 10 nouveaux épisodes de son show Between Two Ferns. Lassé de passer pour l’idiot de service mais motivé par la grosse récompense que lui promet son patron, Galifianakis embarque son équipe sur la route afin de partir à la rencontre de 10 célébrités à interviewer…
La Critique d’Entre deux fougères : le film
Assez méconnu en France, Between Two Ferns est un best-seller du site Funny or Die. Le principe de l’émission étant assez simple : Zach Galifianakis pose des questions débiles et plus ou moins offensantes à des célébrités dans un décors constitué d’un rideau noir et de deux fougères. Nombreuses sont les stars à avoir accepté de se prêter au jeu. Même Barack Obama y est d’ailleurs passé. De quoi faire de Between Two Fern un hit absolu. Hit qui déboule aujourd’hui sur Netflix, en grand format, sous la forme d’un road movie entrecoupé d’interviews décalées de célébrités. Car au fond, le principe est donc le même que pour le show sur internet. Une bonne chose ? Oui mais pas complètement non plus…
On the road
Comment adapter en film une émission TV ? C’est la question qu’ont dû se poser Zach Galifianakis et son co-scénariste Scott Aukerman (aussi réalisateur) pour parvenir à faire de Between Two Ferns (Entre deux fougères en français) un film. Et c’est donc en extrapolant que les deux hommes sont parvenus à écrire cette histoire qui voit donc Galifianakis jouer son propre rôle mais pas tout à fait non plus (ici, il n’est pas un acteur mais juste le présentateur d’une émission débile pour le web) alors que Will Ferrell, par ailleurs le vrai créateur de Funny or Die, campe une version de lui-même forcément totalement exagérée. Composition qui vaut d’ailleurs son pesant de cacahuètes. Le principe du film consistant donc à enchaîner les interviews avec de nouveaux et prestigieux intervenants, en suivant une intrigue-prétexte somme toute basique permettant au scénario d’embrasser quelques gimmicks propres au road movie. Les scènes entre les entretiens s’avérant au final au mieux amusantes au pire dispensables. À vrai dire, seules celles mettant en scène Will Ferrell et deux ou trois autres, celle avec Peter Dinklage notamment, justifient le format. Between Two Ferns : le film n’étant jamais aussi drôle que quand il renoue totalement avec la dynamique du show.
Fougères et compagnie
Le fait que le bêtisier intervenant pendant le générique fin soit plus drôle que presque tout ce qui a précédé prouve bien que ce film ne réussit que très partiellement à atteindre son objectif. Le tout manquant parfois un peu de liant. Le scénario ne parvenant à se montrer véritablement drôle qu’au niveau des questions que pose Galifianakis à ses invités (et des réponses de ces derniers). Alors oui, les interventions de Paul Rudd, Matthew McConaughey, Benedict Cumberbatch, Tessa Thompson ou encore David Letterman et Brie Larson valent parfois franchement le détour, mais pour le reste, il faut bien avouer que la déception est souvent au rendez-vous. Et ce n’est pas quand le film tente de détourner des codes qu’il embrasse totalement, comme le fameux happy end de la fin, en essayant de souligner un second degré moins affirmé que prévu, qu’il réussit à convaincre pleinement. Mais néanmoins, Between Two Ferns fait preuve d’une relative bonne volonté et Zach Galifianakis tient la baraque du mieux qu’il peut au sein d’une histoire un peu anecdotique. Les acteurs qui le secondent, comme l’excellente Lauren Lapkus, finissant de conférer au film un certain capital sympathie lui permettant de garder la tête hors de l’eau quand Galifianakis n’est pas devant une star en train de lui poser des questions génialement crétines. C’est déjà bien, mais hélas pas suffisant pour véritablement emporter la mise.
En Bref…
Si cette version longue du show Between Two Ferns se montre divertissante et souvent drôle, elle souffre d’une écriture trop inégale pour pleinement justifier son existence. Du coup, difficile de ne pas penser que tout ceci aurait été bien plus efficace sous la forme d’une simple compilation de nouvelles interviews. Le reste, tout ce qui relie les entretiens entre-eux n’étant pas déshonorant mais pas non plus mémorable.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix