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L’armure : l’ancêtre du vêtement moderne

Par Richard Le Menn

L’armure : l’ancêtre du vêtement moderne

Au Moyen Âge, dans ce qui constitue l'actuelle France, on s'habille encore plus ou moins comme durant l'Antiquité jusqu'au XIIIe siècle. Les deux sexes portent deux tuniques (une de dessous et une de dessus), appelées " robes ", et un manteau, tissu non cousu, tenu par une agrafe. Selon la condition de chacun, ces effets sont plus ou moins longs. Toutes les professions n'ont pas non plus les mêmes. La braie, les chausses et des vêtements plus taillés sont en particulier

L’armure : l’ancêtre du vêtement moderne
présents dans les métiers qui demandent des efforts physiques et ceux de la guerre. Comme je l'écris dans Les Petits-maîtres du style, Charlemagne (vers 742 - 814) s'habille dans la vie de tous les jours de manière franque, avec une robe (chemise) et un haut-de-chausses (braie gauloise) en lin. Par-dessus, une autre robe (tunique moulante) est entourée d'une ceinture de soie. Des bas-de-chausses (sans doute en laine) couvrent la partie inférieure de ses jambes et sont entièrement ceintes de bandelettes. Ses pieds se glissent dans des sandales. Un justaucorps de fourrure (peau de loutre) en hiver protège sa poitrine et ses épaules du froid. Son seul manteau est la saie (aussi écrit saye) des Vénètes (manteau court tenu par une agrafe au niveau de l'épaule). Son baudrier et la poignée de son épée sont en or ou argent. Les jours de grandes solennités cette dernière est enrichie de pierreries, son justaucorps est brodé d'or, ses souliers ornés de pierres précieuses, sa saie retenue par une agrafe d'or, et il porte un diadème d'or et de pierreries. Par deux fois uniquement, devant le Pape (Adrien Ier puis Léon III) lors de séjours à Rome, il s'affuble de la longue tunique, de la chlamyde et de la chaussure romaine, tenue qui reste celle de l'aristocratie en Europe à l'époque. La base de la 'manière franque' est donc, comme durant l'Antiquité, constituée de tuniques et d'un manteau drapé auxquels s'ajoutent les chausses ; sinon, on s'habille à la romaine.

L’armure : l’ancêtre du vêtement moderne

Il n'est pas rare que le vêtement militaire impose de ses caractéristiques dans la mode masculine et même la féminine, comme pour le corset, le col haut et rigide, etc. L'armure non seulement doit avoir un rôle de protection, mais elle se doit d'être un minimum fonctionnelle afin d'altérer le moins possible les mouvements. Chaque partie est donc travaillée de manière autonome, et le tout assemblé. Il en est de même avec le vêtement moderne, depuis le dernier quart du Moyen Âge. Chez les deux sexes les manches sont souvent indépendantes et cousues, parfois à même le corps, le col peut être rapporté ainsi qu'une multitude d'autres éléments de l'ajustement afin d'être paré mignotement, comme on le dit au Moyen Âge, ornements qui pour la plupart n'existent pas avant le XIIIe siècle et qui sont très nombreux en particulier durant l'Ancien Régime. J'en donne une liste dans mon livre sur les Merveilleuses & les merveilleux.


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