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Interview # Arthur Violy

Publié le 16 juillet 2008 par Goanna

Et hop, le deuxième interview de ce blog. Cette fois-ci, Arthur Violy, étudiant aux Beaux Arts de Nancy. J’ai fais cette interview pour essayer d’avoir une vision de ce que les étudiants attendent de la vie active et de nos métiers graphiques.

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Goanna – Salut Arthur, tu es étudiant à l’ecole d’art de Nancy et tu vas donc rentrer en 5ième année. Pourquoi as-tu décidé de suivre ce cursus et donc quels sont tes ambitions professionnels ?
Salut Goanna. J’arrive en effet au bout de ma scolarité. Je suis en 5ème année, option communication, à Nancy, j’étudie et j’expérimente l’image, ses questions actuelles et historiques. J’ai pris le chemin des arts, après un bac qui m’ouvrait théoriquement les portes de l’ingénierie. Ça c’est fait au croisement du hasard et de la nécessité. Je ne regrette vraiment pas aujourd’hui. J’ai fréquenté trois écoles d’art de province. La première était préparatoire, Beaune, ensuite à Epinal durant trois ans, puis à Nancy aujourd’hui; le turnover permet une variété des approches. L’école (d’art, en particulier) est un lieu, et un temps, où est permis l’interrogation et l’expérimentation, bien loin des exigences d’une entreprise. J’ai eu mon DNAT en octobre dernier, un diplôme Technique comme l’indique la capitale, et j’aurais pu m’arrêter là. J’ai repoussé cette échéance de fin d’étude, car j’en avais les moyens et l’envie. L’envie de la pratique et du questionnement de l’image. Du dessin, de la photographie, de la vidéo, de la gravure, de la sérigraphie, du multimédia, de la typographie, de la scénographie même. Une belle chance.
Mes ambitions professionnels sont encore ambiguës, entre hasard et nécessité. Mes utopies se fondent sur des rencontres qui ont et qui auront lieu.

Goanna – Quelles sont tes influences et tes sources d’inspiration ?

Il faudrait préciser la question, j’ai été influencé par Donald Judd et le Texas.
Plus sérieusement, je peux citer Paul Rand, Milton Glaser, Wim Crouwel ou Stephan Sagemeister, pour l’ampleur de leur oeuvre. Je regarde aussi ce qui se fait du coté de l’édition traditionnelle, ce sur quoi m’a ouvert l’école d’Epinal, axée graphisme & image narrative. Bon Goüt, superscript², Les éditions sans importances sont des exemples parmi tant d’autres. Je n’oublierai pas le forum flashxpress qui m’a permis, outre ta rencontre, d’aborder notre domaine d’une manière large.

Goanna – J’imagine qu’ayant fini ta 4ième année tu as du participer à plusieurs stages en entreprise. Pour toi, que doit-être un stage que doit-il apporter au stagiaire d’un coté et à l’entreprise de l’autre ?
Les stages sont obligatoires et j’ai commencé mes stages dés la seconde année de mon cursus, je viens d’en terminer un, dans cinq entreprises au total, toutes avec des géométries et des projets différents.
Un stage est pour moi c’est le moment où viennent se rencontrer deux mondes, celui de l’entreprise et celui de l’école. Le rapprochement tend à se faire délicatement.
Dans ta question, tu demandes ce que doit apporter chacune des parties à l’autre. Je ne pense pas que ce type de marchandage soit l’enjeu d’un stage, je l’espère en tout cas. Un stage doit être une expérience, des deux côtés. L’apport, le rapport, le fameux rapport de stage, ne doit venir qu’après coup.

Goanna – As-tu ressenti un choc entre la théorie et la pratique ? Entre le discours de l’université sur la profession et entre ce qu’est réellement la vie active dans une entreprise ?
Dans les écoles d’arts, on ne nous forme pas à un métier. Nous sommes au moins honnête là-dessus. Je crois que notre réputation d’usine à chômeur nous va bien, même si elle est fausse. Je suis incapable de dire ce qu’est “la réalité de la vie active dans une entreprise”, les stages m’ont progressivement permis de comprendre cela.

Goanna – Au final qu’attends tu de cette formation universitaire ?
Quelle me permette une autonomie suffisante pour affronter le monde du travail et plus largement mon environnement. Au final, c’est au niveau du front que ça dégouline. Ma formation m’a permis de relativiser face à l’entreprise. Elle m’a permis de placer le graphisme comme un métier où la responsabilité sociale est à ne pas oublier.

Goanna – Qu’envisages tu après les études ? Agence, création d’entreprise, indépendant ?
Je n’ai pas encore de certitude. Le terme d’agence me fait peur — agent de police on dit ? Des amis m’ont plusieurs fois proposé d’allier nos compétences et notre “esprit commun”. Sans y être hostile, j’ai toujours maintenu ma garde. J’ai bientôt 23 ans, et si je ne démarre pas là, quand ? On dit qu’à 23 ans chez l’humain, les mâles atteignent le cap de régénération maximal des neurones. Je vais en profiter pour réfléchir

;)

Goanna – Qu’espérerais-tu d’une entreprise, d’un patron et d’une équipe, d’un point de vu créatif et pratique ?
D’un point de vue créatif et pratique, l’effectivité d’un dialogue est primordiale pour moi. Je préfère le modèle de l’association. Certaines entreprises on sût marcher en gardant ce modèle. Durant mon stage chez Upian, j’ai vu une architecture économiquement viable, qui a sût conjuguer l’autonomie forte des individus au cap commun de l’entreprise. J’aime la notion d’atelier. Je la préfère à celle d’agence. J’espère qu’une entreprise, que je la crée ou non, pourra me permettre de rester proche de mes valeurs, qui sont plus éducatives et artistiques que lucratives.

Goanna – Te sents tu assez informé pour te confronté aux démarches administrative de la création d’entreprise ? Et te sens tu assé formé pour te confronté au marché ?
C’est vrai qu’avec mon beau discours sur les gentils et tout, je peux sembler assez loin de la réalité. Concernant la création d’entreprise, j’ai déjà pu lire des documentations sur internet ou édités. On en parle aussi avec nos profs, ils nous préviennent de la difficulté d’être freelance, dans ses démarches et son quotidien. D’un autre coté ils nous donne à voir aussi la facilité d’un CDI, facilité déconcertante.
Concernant le marché, c’est très difficile de répondre pour moi aujourd’hui. J’ai déjà effectué quelques projets qui m’ont été raisonnablement payés. Je ne suis pas là pour casser un marché en tout cas. Au contraire, un marché serein est signe de bonne santé.

Merci à Arthur,

et pour finir voici quelques liens où vous pourrez y voir ses travaux :
Portfolio : http://violy.net
Blog : http://panpan.violy.net
http://ouiouioui.violy.net/


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