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Vide et plein : les deux voyages de cette année

Publié le 01 octobre 2019 par Anargala
This desert oasis in Peru is definitely on our bucket list. Huacachina Ica Peru!

Je m'aperçois que cette année (scolaire) je suis censé guider deux voyages très différents, voire opposés : 

l'un dans le désert, au bord d'une mer de sable de plusieurs centaines de kilomètre ; l'autre à Bénarès, l'une des villes les plus anciennes, peuplée de plusieurs millions d'habitant.

Je n'ai pas cherché ce contraste. Mais il a du sens.

Le désert, c'est le vide, le silence, l'espace. C'est la méditation de Shiva. En gros, cette "attitude de Shiva" est une approche traditionnelle qui consiste à ouvrir pleinement les portes des cinq sens, tout en restant vide à l'intérieur, silencieux, sans bavardage mental.

Bénarès, c'est le plein, le bruit, l'abondance, une sorte de jungle humaine où chaque mètre carré ruisselle de vie, de sens, de symboles, d'histoires... C'est la méditation de Shakti. En gros, elle consiste à plonger en soi, dans la sensation viscérale d'être, dans le premier élan de n'importe quel désir ou mouvement.

Mais ces deux approches de la méditation et de la vie intérieure se complètent. Avec Shiva seul, on devient sec. Avec Shakti seule, on devient fou. Shiva est le silence, l'immensité, le yoni dans lequel la lingâ de la pure vibration d'être va pouvoir émerger et s'étendre à l'infini. Cette union du yoni et de la lingâ est le yoga royal, râdja yoga. 

Et indépendamment de ces symboles de la tradition, ce sont véritablement deux dimensions de la vie : ce ne sont pas que des symboles ou des inventions exotiques. Le corps est Shakti, l'espace qui l'entoure est Shiva. Le premier instant de n'importe quelle pensée est Shakti ; son dernier instant est Shiva. Et ainsi de suite. Tout est Shiva et Shakti, instant après instant. Ce ne sont pas juste des symboles. Ce sont deux éléments, aspects ou dimensions de chaque instant. Car le principe de la tradition, c'est que la tradition est là pour décrire notre expérience, notre état de conscience "ordinaire" et y pointer le miracle d'être, afin de nous amener à reconnaître l'extraordinaire dans cette soi-disant banalité de l'expérience soi-disant ordinaire.

Donc dans le désert, nous explorerons à travers la méditation de Shiva, le regard dans l'espace, la peau dans le ciel, les oreilles dans le silence... Mais aussi Shakti, car ils sont inséparable. Et le yoni invite à l'éveil de la lingâ.

Et donc à Bénarès, nous explorerons cette lingâ urbaine à travers la méditation de Shakti, la plongée instinctive en soi, pleinement abandonnée et ardente aussi, à l'écoute de l'ébullition originelle... Mais aussi à travers Shiva. Car, même si Kâshî est la cité de Shakti, de la lingâ de pur désir, débordante de lingâs vibrantes, il reste qu'il n'y a pas de Shakti sans Shiva : sans silence, on est pris par le bruit qui devient agitation, et on devient fou. C'est pourquoi certains deviennent fous ou toxicomanes, par exemple, à Bénarès. 

Shiva et Shakti se corrigent, se complètent.

Voilà pourquoi ces deux voyages se complètent :)

Le voyage dans le désert :

https://www.association-a-ciel-ouvert.org/programme-detail/le-yoga-du-coeur-et-de-lespace-mauritanie-du-26-10-2019-au-02-11-2019/909/1926.aspx

Le voyage à Bénarès (cliquer sur l'image) :


Vide et plein : les deux voyages de cette année

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